L'Ugta, qui a soutenu le mouvement, a appelé les travailleurs à la retenue. La problématique de la sécurité dans les trains se pose de nouveau avec acuité. L'occasion, hélas tragique, en est offerte à la suite du décès tragique d'un conducteur de train. L'annonce a été faite hier par la direction générale de la Sntf (Société nationale des transports ferroviaires). Dans son communiqué, elle indique qu'«un conducteur de train, victime, samedi, d'un jet de pierres à Alger, est décèdé des suites de ses blessures». Il est ajouté que «la victime, âgée de 26 ans a succombé à ses blessures à l'hôpital Zmirli». Très indigné par cette véritable tragédie qui a mis en émoi tout le personnel de l'entreprise, le communiqué ajoute qu'«à la suite d'un jet de pierres par une main assassine samedi à l'entrée de la gare d'El Harrach dans la section de la voie située entre les stations de Caroubier et d'El Harrach, selon la direction générale de la Sntf». C'est ainsi qu'«en signe de solidarité, un arrêt de travail a été observé par les travailleurs». L'arrêt de travail, qui a été observé à l'échelle nationale, n'a épargné ni les trains de banlieue ni ceux des grandes lignes. Une assemblée générale a eu lieu hier au siège de la direction générale de la Sntf. Salah Djennouhat, secrétaire national de l'Ugta chargé de l'organique, en l'absence d'Abdelmaadjid Sidi-Saïd, a représenté la Centrale. Une occasion pour le syndicat d'appeler à l'apaisement, non sans revendiquer une meilleure protection pour ce désormais «métier à hauts risques». Les services de police ont immédiatement ouvert une enquête sur ce drame venu endeuiller une famille, mais aussi toute la corporation des cheminots. Nous apprenons ainsi que «l'ensemble des unités opérationnelles de l'est-algérois ont été mises en branle et mobilisées afin d'identifier et d'interpeller le ou les auteurs de ce crime». Dans le même temps, indique-t-on de même source, «un appel à témoins a été lancé». Ainsi, existe-t-il de fortes chances pour que le «criminel» soit appréhendé dans un très proche avenir, ce qui aurait pour conséquence d'apaiser les esprits chez les cheminots, et de dissuader les «casseurs» de répéter leurs actes infâmes. Il est à signaler, comme nous l'on indiqué la plupart des présents, que «les jets de pierres sont monnaie courante sur la plupart des lignes des chemins de fer». Des enfants, mais aussi des adolescents et des adultes «s'amusent» à lancer des pierres. Même si les vitres des voitures sont théoriquement à l'abri, un accident peut toujours arriver. Cette situation n'est pas sans rappeler celle qui a prévalu en France concernant les transports en commun, à la suite des nombreuses agressions dont avaient été victimes les préposés, et les grèves déclenchées en vue de revendiquer une meilleure protection. En Algérie, la situation semble nettement différente, voire plus complexe que cela. Un jet de pierres, comme il s'en produit régulièrement, sur presque toutes les lignes, ne peut être empêché, même par une armada de policiers compte tenu de la longueur et de l'étendue de nos chemins de fer. Le civisme, pierre angulaire de la prévention, passe immanquablement par l'école puisque seule la prévention peut venir à bout de ce genre d'incidents dommageables pour l'image de marque de notre pays.