La municipalité de New York risque cette semaine jusqu'à un demi-million de dollars d'amende pour avoir détenu, au mépris du droit, des centaines de personnes interpellées par la police pendant les manifestations anti-Bush organisées en marge de la convention républicaine. Une audience prévue mercredi prochain au tribunal de Manhattan devra déterminer le montant exact de l'amende, sachant que le juge chargé de l'affaire a menacé de faire payer 1 000 dollars à la ville par personne détenue abusivement. Au moment de cette décision, 470 personnes étaient encore en garde à vue dans les locaux de la police municipale de New York (NYPD), «parfois de simples passants, arrêtés illégalement et forcés de passer deux jours en détention» selon Bruce Bentley de la National Lawyers Guild. Au-delà de cette première procédure orchestrée par les associations, «nous prévoyons des dépôts de plainte au civil par les gens concernés. Beaucoup sont très en colère», ajoute-t-il, soulignant que du temps sera nécessaire aux avocats pour recueillir les réclamations et décider du mode de poursuites (plaignants multiples, action en nom collectif...). Interpellés mardi (1 200 arrestations ce jour-là sur 1 800 au total en une semaine), nombre de manifestants sont ainsi restés détenus jusqu'à tard jeudi, au moment où George W. Bush clôturait avec son discours la convention. «Mon sentiment est que la police a délibérément retardé les remises en liberté pour empêcher les manifestations de rue» jusqu'à ce que le président quitte New York, poursuit Bruce Bentley.