Constat 80% des enseignants du primaire n?ont pas le bac contre 68% du moyen. Benbouzid, qui donne ces chiffres, entend «inciter», sans «obliger», les concernés à repasser leur baccalauréat. «Les enseignants non titulaires d?une licence ainsi que les maîtres non bacheliers doivent s?inscrire cette année pour achever leur formation académique et pédagogique.» C?est ce qu?a déclaré le ministre de l?Education nationale, hier, lors des travaux de la conférence de coordination des directeurs de l?éducation des 48 wilayas. Une conférence ayant porté sur les derniers préparatifs de la rentrée scolaire et sur les dispositions prises en vue d?assurer, dans les meilleures conditions, le programme de la réforme. La formation académique et pédagogique en question concernera les enseignants qui sont en poste depuis longtemps et qui, pour une raison ou une autre, n?ont pas terminé leurs études. A cet effet, «la tutelle a conçu un programme spécial à l?intention des concernés pour leur faciliter la tâche pour se former pour les uns et passer leur bac pour les autres», a indiqué Boubekeur Benbouzid. Entre autres mesures incitatives, les frais d?inscription au bac sont à la charge du ministère. Par ailleurs, le premier responsable de l?Education nationale a affirmé que la formation initiale introduite depuis deux ans, à savoir bac+3 pour les maîtres du primaire, bac+4 pour les enseignants du moyen et bac+5 pour les PES, sera réformée à partir de cette année. S?agissant de la formation des instituteurs, le ministre de l?Education a indiqué que la tâche sera dorénavant assurée par l?Institut de formation de perfectionnement des maîtres (Ifpm), créé récemment par décret. Les étudiants vont bénéficier, durant la formation, de nouvelles méthodes dont l?efficacité a été prouvée dans les pays développés. Aussi, les futurs maîtres des paliers inférieurs «doivent maîtriser deux langues étrangères au moins, ainsi que l?informatique pour s?adapter aux nouveaux programmes de la réforme en cours», a précisé le représentant du gouvernement. Concernant la formation des PEM et des PES, assurée par les Ecoles normales de l?enseignement supérieur, M. Benbouzid a tenu à rappeler qu?il n?est pas convaincu des programmes suivis dans ces écoles. «La formation des formateurs devrait se doter d?un programme parfait, basé sur des modules qui aideront le futur enseignant à exercer son métier avec efficacité.» Benbouzid a ajouté que le problème des langues vivantes et de l?informatique reste le plus important au sein des ENS qui forment «des enseignants qui ne maîtrisent aucune langue étrangère. C?est inadmissible !» Afin de remédier à cet état de fait, le représentant du gouvernement a révélé qu?un cahier des charges portant de nouvelles modalités sera distribué aux directeurs des ENS pour les adapter au programme de la réforme. «Nous nous sommes mis d?accord avec nos collègues de l?enseignement supérieur pour apporter un changement concernant les programmes destinés aux futurs PEM et PES au sein des ENS», a affirmé M. Benbouzid. L?objectif de ce programme «est de substituer l?approche objective basée sur la mémorisation, le savoir lire et compter, par l?approche par compétence», c?est-à-dire préparer l?élève à «analyser les choses pour bien les comprendre», a expliqué M. Benbouzid.