Réalité ■ Bien qu'ils aient déjà réussi à décrocher des postes d'emploi stables, de jeunes Algériens restent en quête permanente pour trouver le chemin vers les entreprises multinationales. Ils assurent leurs tâches, tout en ayant la tête ailleurs. Ils déposent leur CV et postulent, notamment par voie électronique, pour toute annonce de recrutement lancée par ces entreprises, dont le nombre n'a cessé d'augmenter ces dernières années dans divers secteurs d'activité. Les «gros» salaires proposés ne sont, toutefois, pas le seul paramètre de motivation pour ces jeunes. Ces derniers sont plutôt attirés par les plans de formation et d'évolution dans la carrière, inscrits comme «constantes», chez ces multinationales qui tablent sur le développement de la ressource humaine, portée au rang de «vraie richesse». La mobilité s'est, donc, installée dans les esprits de ces jeunes, dont le rêve consiste à mener une carrière bien pleine, ponctuée par des formations de qualité, tout en gravitant, à pas sûrs, des échelons. Cette ambition est partagée aussi bien par des employés des entreprises et administrations publiques que par les entreprises privées. Les années passées au «premier emploi» sont consi-dérées, ainsi, comme une simple étape pour enrichir le CV et être «recevable» pour les multinationales. D'ailleurs, le phénomène de démissions inattendues est devenu monnaie courante ces derniers temps, au point que les responsables d'entreprises sont souvent surpris et pris au dépourvu par les départs. «Personnellement, je suis en train de mettre les dernières retouches avant de conclure un contrat avec une entreprise multinationale basée au sud du pays. J'ai effectué trois tests qui se sont avérés, heureusement, concluants. J'ai enfin pu réaliser mon rêve grâce aux sites de recrutement», se félicite Mohamed, la trentaine, ingénieur en informatique dans une entreprise publique à Alger. «Beaucoup de gens, y compris mes parents, ont tenté de me dissuader sous prétexte que la stabilité de l'emploi au niveau d'une multinationale n'est pas garantie. Mais, je partirai avec l'ambition de réaliser une vraie carrière professionnelle et même si je ne réussis pas à travailler plusieurs années, j'aurai, certainement, à gagner sur le plan des compétences», poursuit notre interlocuteur, précisant que «des dizaines d'autres jeunes, de mes connaissances, ont fait de même et d'autres sont sur le même chemin». L'expérience professionnelle est acquise au niveau des entreprises algériennes, mais l'avenir est recherché dans les multinationales. «J'ai travaillé pendant six ans dans la maintenance industrielle dans une entreprise publique. Cette période m'a beaucoup servi et m'a permis d'être accepté par une multinationale dans laquelle je suis à mon deuxième mois de travail. Avant de commencer, j'ai bénéficié d'une formation de deux semaines, et d'autres stages sont encore prévus et c'est là la vraie richesse», estime, de son côté, Abdelhak, ingénieur en mécanique industrielle. L'ambition est du reste légitime pour ces jeunes avides d'une carrière professionnelle épanouie. Les entreprises algériennes doivent tenir compte de ce nouveau paramètre, avant de perdre leurs meilleures compétences...