Résumé de la 67e partie ■ Claire et Jacques se quittèrent sur la décision de mettre fin à leur relation. Comme lors de la précédente entrevue, la directrice de la prison se trouvait dans le bureau d'Hélène Tiron, assise dans son fauteuil, pendant que l'assistante sociale se tenait respectueusement debout, dans son dos. — Alors, madame Claire, ces vacances ont été belles ? attaqua tout de suite la «patronne». — Superbes ! Je vous remercie, madame la directrice. — Tant mieux ! Vous les aviez bien méritées, après cinq ans sans prendre un seul jour de congé. J'ai même été stupéfaite d'apprendre que c'était votre première absence. Malheureusement, ici les choses se sont moins bien passées. Je crois que madame Tiron vous a déjà mise au courant... — Oui... Je suis consternée. — Moi aussi. La directrice précédente avait subi une évasion, et moi, à peine suis-je arrivée qu'un suicide me tombe sur les bras ! C'est à croire que cette maison est en train de connaître une série noire. — Je pense, madame la directrice, qu'il ne faut voir dans ces deux événements qu'un malencontreux concours de circonstances. En tout cas, l'évasion de Maureen et le suicide d'Eliane n'ont, à mon avis, aucun rapport entre eux. — Espérons-le, madame Claire, mais n'oublions pas le vieux dicton : «Jamais deux sans trois !» Que pourrait-il bien nous arriver, maintenant ? Un incendie ? Un accident qui causerait la mort d'une ou plusieurs détenues, voire de gardiennes ? C'est très joli de faire preuve d'humanité, madame la visiteuse, mais si nous ne voulons pas que pareil drame se produise ici, nous avons intérêt à resserrer la surveillance. Ce suicide n'aurait jamais pu se produire si l'on avait appliqué à la lettre le règlement concernant la fouille quotidienne des cellules. On y aurait trouvé le poison dont s'est servie la malheureuse Eliane. Et le docteur Durand qui était lui aussi en vacances ! C'est à croire que tout le monde fait exprès de s'absenter quand il y a un gros «pépin». Enfin !... Peut-être ne vous a-t-on pas encore avertie que la cérémonie religieuse aura lieu après-demain à dix heures, à notre chapelle. J'ai pris les dispositions nécessaires avec l'aumônier. Bien entendu, tous les membres du personnel qui ne seront pas spécialement affectés à leur tache devront y assister. Ainsi que les détenues qui en exprimeront le désir. Autrement dit, j'espère pouvoir compter sur votre présence, madame Claire... — Vous le pouvez, madame la directrice. — Après l'absoute, le corps sera remis à la famille. — Elle avait une famille ? — Sa mère et sa sœur. Nous les avons prévenues, elles seront là après-demain. Pour terminer, j'aimerais vous poser une question, madame Claire : j'ai entendu dire que l'avant-veille de votre départ en vacances, vous aviez rendu visite à Eliane. Est-ce vrai ? A suivre