Raids ■ Des avions de chasse iraniens ont lancé des frappes contre les djihadistes du groupe Etat islamique (EI) dans l'est de l'Irak ces derniers jours, sans que ces frappes soient coordonnées avec celles des Etats-Unis. C'est ce qu'a indiqué hier le Pentagone. «Nous avons des indications qu'ils ont lancé des raids aériens avec des avions F-4 Phantoms ces derniers jours», a déclaré le porte-parole du Pentagone, le contre-amiral John Kirby. Ses déclarations intervenaient après que la chaîne Al-Jazeera a montré des images d'avions semblant être des chasseurs F-4, similaires à ceux utilisés par l'armée de l'air iranienne. Ces avions attaquaient des cibles dans la province de Diyala, frontalière de l'Iran. L'Iran n'a pas confirmé ce mercredi avoir mené des raids aériens contre le groupe Etat islamique (EI) en Irak, comme l'a indiqué le Pentagone. «Il n'y a pas eu de changement dans la politique de l'Iran pour fournir du soutien et des conseils aux responsables irakiens dans la lutte contre Daech (acronyme arabe de l'EI, NDLR)», a déclaré la porte-parole de la diplomatie iranienne, Marzieh Afkham, lors d'un point presse. «Je ne confirme pas ces informations sur une coopération militaire (avec l'Irak). Nous fournissons un soutien militaire et des conseils dans le cadre des règles internationales», a-t-elle ajouté, alors qu'elle était interrogée sur des informations faisant état de bombardements aériens de l'Iran contre l'EI dans l'est de l'Irak. L'armée iranienne est active au sol, assistant les milices chiites ainsi que des unités de l'armée irakienne, mais c'est la première fois que Washington confirme des raids aériens menés par des avions de chasse iraniens contre le groupe EI. L'Iran a également mis à la disposition de l'Irak des Soukhoï Su-25. La rumeur veut même que des pilotes iraniens soient aux commandes de ces appareils. Le gouvernement chiite iranien entretient des liens étroit avec le gouvernement chiite de Bagdad, qui éprouve de sérieuses difficultés à repousser les assauts des djihadistes sunnites. Le secrétaire d'Etat américain John Kerry reçoit ce mercredi à Bruxelles les ministres d'une soixantaine de pays qui participent à la coalition contre les djihadistes du groupe Etat islamique afin de convenir d'une «stratégie» au-delà des frappes aériennes. Les considérations militaires devraient être au cœur des débats entre les ministres des Affaires étrangères, le Premier ministre irakien Haider al-Abadi, M. Kerry et le général américain John Allen qui coordonne la coalition. Mais une multitude d'autres sujets devraient être abordés, de la meilleure façon de tarir les sources de financement de l'organisation aux efforts pour contrer et «décrédibiliser» la propagande de la «marque» EI sur internet, en passant par l'aide humanitaire aux réfugiés. La réunion, une première à ce niveau, a lieu dans les locaux de l'Otan à Bruxelles, prêtés pour l'occasion. Les Etats-Unis ont débuté le 8 août dernier leurs frappes contre les positions de l'EI en Irak, rejoints ensuite par la France, l'Australie, la Grande-Bretagne, le Canada, le Danemark, la Belgique et les Pays-Bas.