Constat ■ Le crime organisé, de plus en plus complexe et de plus en plus transfrontalier, a pris de l'importance en dépit des efforts déployés par les autorités pour éviter sa prolifération. L'étendue du désert algérien, très difficile à contrôler, et la situation sécuritaire des pays du Sahel, sont les principaux facteurs ayant contribué à enflammer la frontières sud du pays et profiter à toutes sortes de trafics illicites. Immigration illégale, vols, trafic de drogues, d'armes, de munitions, de véhicules et contrebande de produits en tous genres ... Bien organisées, les bandes de criminels rivalisent d'ingéniosité en innovant en matière de trafic et de moyens employés pour contourner la loi et déstabili-ser les règles économiques du pays. En une semaine, plus de 203 contrebandiers ont été arrêtés. Il y avait des Soudanais, des Maliens, des Nigériens, des Libyens et des Algériens. «Nous sommes confrontés aujourd'hui à moult menaces, notamment celles liées au terrorisme et au trafic illicite d'armes, de drogues et à la migration clandestine», a déclaré récemment le général-major Abdelghani Hamel, soulignant «l'évolution de la cybercriminalité, de même que les défis financiers et le blanchiment d'argent». Les chiffres de 2014 font état de 1 100 personnes impliquées dans le terrorisme, le narcotrafic, la contrebande, le trafic d'armes et l'immigration clandestine. La mobilisation de l'ANP a mis en échec plus de 540 tentatives criminelles conduites par des Algériens ou par des Subsahariens, recrutés par des réseaux criminels transfrontaliers. Les saisies sont à la fois importantes et dangereuses. On parle d'armes de guerre, de véhicules, de tonnes de produits alimentaires, ainsi que de milliers de litres de carburants. Les frontières du Grand Sud ont été classées au regard de tous ces éléments comme une zone à haut risque. Les multiples menaces sécuritaires, notamment les tentatives d'infiltration des réseaux terroristes et criminels, en provenance du Mali et de Libye, ont poussé les autorités à faire de cette région une priorité sur le plan sécuritaire. Le vice-ministre de la Défense nationale a, dans ce contexte, exhorté ses troupes «à fournir davantage d'efforts et à redoubler de vigilance, particulièrement en cette période marquée par un climat d'insécurité dans notre voisinage direct, pour garantir l'étanchéité de nos frontières, éradiquer les résidus terroristes et libérer notre pays de leurs affres». Du côté des services de sécurité, la stratégie nationale de lutte contre le crime organisé a été graduellement adaptée aux mécanismes internationaux en se basant sur les dimensions juridiques, réglementaires et opérationnelles, assure la DGSN. «La législation algérienne actuelle est désormais conforme à la convention de Palerme sur le crime organisé et aux protocoles complémentaires sur le traitement du trafic d'armes et de migrants», a affirmé le général-major Hamel, tout en insistant sur la nécessité d'appuyer la lutte contre le crime organisé par l'échange de renseignements, les bonnes pratiques, l'assistance mutuelle et la concertation entre les juridictions compétentes à l'échelle nationale, régionale et internationale.