Résumé de 2e partie ■ Lors d'un banquet qu'il a organisé au village, Achour, 60 ans, montre à son fils l'endroit où il veut être enterré. Achour était optimiste quant à la suite que connaîtrait sa demande. Beaucoup de gens, et des plus crédibles, lui avaient affirmé que ceux qui pouvaient payer en devises bénéficiaient d'un traitement de faveur. Moyennant bien sûr un petit pot de vin en monnaie forte mais pas sonnante et trébuchante pour ne pas attirer l'attention. En triturant ces pensées, il sourit. Il roulait depuis presque une heure lorsque la voiture qu'il suivait de trop près freina soudain. Pour l'éviter, il braqua à sa gauche et tenta de la doubler. Il n'avait pas voulu freiner parce qu'il avait peur que le camion qui le suivait de très près également lui entre dedans. Mais hélas ! Il n'avait pas vu l'autocar qui venait en sens inverse et avec qui il entra en collision dans un fracas horrible de tôles broyées et de bris de verre. Le lendemain au village, à l'endroit où s'était tenu quelques jours plus tôt un mémorable banquet, c'était un tout autre climat qui régnait. Le corps de Achour était si méconnaissable que personne n'avait osé le regarder pour la dernière fois. Et lorsque les fossoyeurs allaient le mettre dans sa tombe, Slimane, son fils, hurla comme un possédé ! — Non ! Non ! Pas là ! Pas là ! Tous les regards se tournèrent vers lui. — C'est là-haut qu'il a souhaité être enterré ; près de sa mère. Comme les gens le regardaient avec perplexité, il leur ajouta : — C'est lui, qui me l'a dit... l'autre jour, ici même pendant que tout le monde mangeait. Aussitôt dix jeunes hommes se portèrent volontaires pour creuser une autre tombe. Plus tard, Slimane évoqua l'étrange comportement de son père le jour de timechret. Cela conforta l'opinion populaire selon laquelle la mort avertit toujours ses victimes. Et dans le cas de Achour, elle avait choisi le moment où il allait manger un bon couscous de fête pour lui donner son macabre rendez-vous.