Résum é de la 71e partie ■ Dès qu'elle fut de retour dans le musée Charlotte déplia le plan de l'usine pour Jonathan. Aussitôt le bruit des touches retentit dans le portable de Jonathan tandis qu'une suite de lettres apparaissait à l'écran. Charlotte écarquilla les yeux, ébahie. Jonathan lui décocha un large sourire, fier de lui. — Un petit logiciel que j'ai conçu moi-même. J'ai placé un micro sous l'ordinateur de Knight. Le récepteur capte les signaux numériques puis les transmet à mon programme qui les convertit en signaux analogiques. — Johnny, tu avais emmené une caméra avec toi. Pour quoi faire ? — Ça, je crois que ça va te plaire. S'asseyant devant l'ordinateur de la grand-mère de Charlotte, il sortit de sa poche une caméra qui tenait dans le creux de la main. — J'ai installé le programme tout à l'heure, dit-il en reliant la caméra à l'ordinateur. L'instant d'après, une blonde nue en train de prendre des poses suggestives apparut à l'écran. — Qu'est-ce que c'est que ça ? s'exclama Charlotte. — Ça, Charlotte, c'est ce que Desmond était en train de faire au moment où tu as convoqué le conseil d'administration. Pendant que je plaçais les micros, j'en ai profité pour prendre des clichés de tous les moniteurs qui étaient allumés. Comme ça nous savons ce qu'ils faisaient à ce moment-là. En voyant l'expression à la fois triomphante et amusée de Jonathan, Charlotte entendit brusquement une autre voix, celle d'un Johnny plus jeune, qui lui disait avec feu : «Les meilleurs hackers de la planète sortent du Massachusetts Institute of Technology, Charlie, et je vais devenir l'un d'eux.» C'était au printemps 1980. Et tandis que Jonathan lui chantait les louanges du MIT, Charlotte, oubliant la pluie qui tambourinait sur les vitres du café, ne songeait qu'à une chose : «Il revient vivre en Amérique !» Lorsqu'il avait décroché son bac, quatre ans plus tôt, le père de Johnny avait voulu qu'il aille étudier les mathématiques à l'université de Cambridge, en Angleterre. Après avoir essayé, des années durant, de faire de son fils un Américain bon teint, voilà que Robert Sutherland changeait subitement d'avis. — Il a ouvert une succursale à Londres, lui avait confié Johnny, l'air sombre. Je n'ai pas spécialement envie d'y aller, mais je crois qu'il se sent très seul. — Dans ce cas, va le rejoindre, lui avait-elle répondu à contrecœur pour l'encourager. Ça ne nous empêchera pas de continuer à nous voir l'été. Et c'est ainsi qu'il était parti à Cambridge. Mais pendant les quatre ans qu'il avait passé là-bas ils ne s'étaient vus que deux fois, même s'il leur arrivait de s'écrire ou de se téléphoner de temps à autre. Lorsqu'elle avait reçu sa lettre lui demandant de venir le retrouver à Boston, elle était à mille lieues de se douter de ce qu'il allait lui annoncer. A suivre