Débrayage n L'entreprise publique économique, Leader Meuble Taboukert, dans la localité de Tizi Rached à environ 15 km à l'est de la wilaya, spécialisée dans la fabrication de meubles en bois, se trouve paralysée par une grève illimitée enclenchée par les employés depuis plus de six semaines. Les 343 travailleurs appartenant à la section syndicale UGTA, sur un effectif de 430 travailleurs que compte l'entreprise, et qui ont déclenché une grève illimitée depuis le 29 octobre dernier, pour demander le départ du P-DG, Nacer Akbi, installé depuis juillet dernier, campent sur leur position. Résultat. Ce fleuron de l'industrie locale fondé en 1973, enregistre un manque à gagner de plus de 4 millions de dinars quotidiennement, soit une perte de plus de 15 milliards de centimes depuis le début de la grève. Dans une déclaration rendue publique, les travailleurs, qui réclament le départ «immédiat et inconditionnel» du P-DG, avaient dénoncé «les agissements disproportionnés, l'acharnement et le parti pris». Ils reprochent également à ce responsable «la façon de faire basée sur la provocation, la division et le règne sans partage». Comme ils ont dénoncé «une machination, qui vise en réalité à porter le coup de grâce à une entreprise déjà fragilisée par des années de turbulences», selon les termes de la dite déclaration. Il est notamment reproché à ce responsable «la passation de commandes de marchandises auprès de fournisseurs en ignorant les procédures d'achat ; sous-traitance auprès des artisans (acquisition d'intrants nécessaires à la fabrication de lits), avec paiement à terme et vente à crédit ; absence de concertation et communication ; recrutements en catimini à des postes inutiles…». «Depuis son installation en juin dernier, le nouveau P-DG travaille en solo, en contractant des marchés d'approvisionnement avec des fournisseurs et signant des contrats de vente à crédit sans consulter ses collaborateurs», disent les grévistes. Pour sa part le P-DG, Nacer Akbi déclare que cette grève est illégale du fait de la non existence d'un préavis et que les revendications des employés ne sont point socioprofessionnelles. «Je ne suis pas un élu, comme le sont les membres du syndicat, je suis désigné par la tutelle», fera-il remarquer. Le P-DG ne manquera pas de rappeler que son prédécesseur, Azzouz Lounès, qui avait été à la tête de cette entreprise depuis 1998, a été relevé de ses fonctions après une vague de protestation de ces employés en avril dernier, après une investigation de la commission d'enquête diligentée par le groupe Divindus. Notre interlocuteur fera remarquer qu'un nouveau P-DG a été désigné par la tutelle début juillet, qui a été refusé par les syndicalistes avant sa désignation, le 8 juillet dernier. «Nous n'avons eu aucun problème depuis, et la pétition a été établie de manière peu orthodoxe, et je ne peux la prendre en considération», dira-il. «L'employeur ne recrute pas en cachette et n'est pas obligé de demander l'avis de la section syndicale», dira-t-il encore. M. Nacer Akbi n'a pas manqué de signaler que l'entreprise enregistre quotidiennement un manque à gagner de 4 millions de dinars, et le pire est la perte de la crédibilité de l'entreprise vis-à-vis de ses clients. «90% des employés veulent reprendre le travail, les initiateurs de cette grève poussent l'entreprise, déstabilisée depuis 2012, à la faillite et vont mettre en péril, du coup, 400 familles». Deux actions en justice ont été intentées à l'encontre de ces meneurs de grève qui ont également procédé au blocage de l'accès au P-DG. «Nous avons obtenu des jugements contre les instigateurs que nous appliquerons», affirmera-t-il.