Pouvoir d'achat n Le ministre des Finances a fustigé la hausse des prix de certains produits avant l'entrée en vigueur de la loi de finances 2016. «Les ministres des Finances et du Commerce ont constaté que les prix flambent déjà.» «Le gain facile est une trahison contre le pays et les citoyens», ont-ils accusé les commerçants et spéculateurs ayant déjà revu à la hausse les prix des produits à la consommation.. Ainsi le gouvernement s'oppose à ce genre de pratique commerciale «frauduleuse», selon Benkhalfa qui se contente uniquement de faire un constat. Or, un tel agissement ne peut pas changer le cours des choses et cache mal son impuissance à agir en faveur du pouvoir d'achat des consommateurs algériens». En tous les cas, ce problème vient de mettre à nu la défaillance du système de contrôle dans un secteur gangréné par une spéculation qui augmente de façon drastique d'année en année. La loi en question n'a pas encore été appliquée alors que de nombreux commerçants ont décidé, depuis plus d'un mois, d'augmenter leur prix, prétextant que le marché est libre, et qu'il est soumis à la loi de l'offre et de la demande imposée par l'économie de marché. Ainsi, détaillants et grossistes se fixent eux-mêmes les tarifs de leurs produits. Les prix pratiqués sur le marché sont excessifs, faisant fi du pouvoir d'achat des consommateurs. On observe chez un détaillant, depuis quelques jours, une hausse de tous les produits. Les lentilles sont affichées actuellement à 200 DA alors qu'elles étaient cédées à 120 DA auparavant. Les pois chiches sont passés de 150 à 200 DA. Le lait pour bébé a connu une hausse de 10 à 15 DA. Idem pour les pâtes alimentaires, les biscuits, les détergents, les cosmétiques et le tabac dont les prix ont augmenté de 10 à 20 DA. Si Les tarifs des pressings ont aussi changé, le prix du pantalon lavé et repassé est remonté à 100 DA, alors qu'il était, il y a quelques jours à peine, à 60 DA, se désole une ménagère d'Alger qui explique que tous les produits d'entretien ont aussi flambé. Ce n'est pas seulement les vendeurs qui ont pris la décision de réviser à la hausse leurs prix, mais aussi de nombreux consommateurs veulent tirer profit de cette conjoncture en s'approvisionnant tant que certains prix n'ont pas encore augmenté. Ils achètent de grosses quantités de produits non périssables et veulent faire des économies en se procurant ces produits aux prix actuels, pour les stocker. Au vu de ce constat, on voit mal comment le ministre des Finances peut affirmer que à travers cette loi de finances le gouvernement entend lutter contre toute forme de spéculation, de fraude et de contrebande», alors que la spéculation version 2016 a déjà commencé.