Pour cette association, le prix ne saurait dépasser 10 DA alors qu'il est actuellement de 13 DA, voire plus. L'Association de la protection et d'orientation du consommateur (Apoc) d'Alger lance un appel pour boycotter l'achat des œufs à partir de samedi prochain à travers tout le territoire national. La décision est motivée par la hausse des prix de ce produit qui ont atteint 13 DA voire 15 DA dans certaines régions. Si les tarifs pratiqués sont maintenus à ce niveau d'augmentation, les membres de l'Apoc mettront à exécution leur menace. Il est inconcevable, estime son président, M. Zebaïdi, que ce produit connaisse une telle flambée. Car, selon lui, le véritable prix de revient ou du moins celui de la vente par les détaillants devra avoisiner les 8 DA. "Notre action se veut comme un avertissement à tous les acteurs dont les éleveurs, les commerçants de gros et de détail pour qu'ils corrigent ces prix. Ils ont pour cela un délai d'une semaine", avertit sur un ton menaçant M. Zebaïdi. "Par ce boycott, nous allons faire mal aux responsables de cette hausse injustifiée et inexpliquée", prévient-il, annonçant le soutien des autres associations de consommateurs, telles que celles de Sétif, de Djelfa, de Biskra, de Tipasa... Pareil acte ne sera certainement pas du goût des commerçants, eux qui saisissent cette favorable conjoncture pour revoir à la hausse les prix. Pour eux, cette situation avantageuse constitue... une poule aux œufs d'or ! Il y a à peine un mois, le plateau était vendu à 350 DA. Or, les éleveurs le cédaient à 250 DA au maximum. Il est inadmissible que les marges bénéficiaires diffèrent de l'éleveur jusqu'au détaillant en passant du simple au double, voire le triple. Outre les méfaits des opportunistes qui s'improvisent commerçants d'œufs suivant les cours du marché, la cherté des tarifs de location des locaux commerciaux se situant entre 50 000 DA et 100 000 DA ne font qu'augmenter davantage le prix des œufs. Par ailleurs, M. Zebaïdi titre la sonnette d'alarme quant aux perturbations quasi certaines que vivra bientôt la filière des viandes blanches. Les prix actuels, évalués à environ 200 DA, risquent, affirme-t-il, de connaître une nouvelle hausse pour se situer autour de 500 DA ! "Cette instabilité des tarifs est illogique", avoue-t-il. Hausse attendue pour la pomme de terre et les viandes blanches D'où, suggère-t-il, l'impérative intervention de l'Office des viandes (Onilev). La hausse des prix des produits alimentaires, notamment les dérivés du lait (fromages, yaourts...), a été au centre des débats lors de la conférence de presse organisée, hier, par l'Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa). Son porte-parole, Hadj Belenouar, estime que l'économie de marché ou l'économie libre de laquelle découle la liberté des prix est un choix irréversible pris par l'Algérie. Ce qui est appelé communément la loi de l'offre et de la demande, où les prix sont fixés par le marché. En revanche, l'économie dirigée à travers laquelle l'état fixe les prix et les marges bénéficiaires est, relève-t-il, en parfaite contradiction avec les efforts consentis par le pays pour son adhésion à l'Organisation mondiale du commerce (OMC). La politique économique prônée par le pays doit avoir en principe comme fondement un commerce et une économie libres réglementés par une loi. M. Belenouar souligne que le premier facteur qui fait baisser les prix d'un produit est l'augmentation de sa production. Car celle-ci, une fois intensifiée, assurera une meilleure offre, donc une disponibilité du produit, et une stabilité des prix. Cela passe impérativement aussi par une distribution adéquate et un approvisionnement régulier. Le rôle des chambres froides, précise-t-il à ce propos, est assurément important. Encore faut-il, nuance le porte-parole de l'Ugcaa, que les propriétaires de celles-ci ne prennent pas part au phénomène de la spéculation. En ce qui concerne la proposition de l'UGTA de réduire le nombre d'importateurs, M. Belenouar pense que cela ne va pas régler le problème. "Cette solution va réduire le nombre des importateurs, certes, mais pas les importations", explique-t-il. Ce qui, par voie de conséquence, ajoute-t-il, va créer une situation de monopole imposé par un nombre réduit d'opérateurs. Observateur assidu de l'évolution du marché des produits alimentaires, M. Belenouar s'attend à une nouvelle hausse des prix de la pomme de terre dans les prochains jours, étant donné que les agriculteurs qui, à la fin de la saison écoulée, ont vendu leur production à perte sèche à 15 DA ou à 10 DA, ont décidé d'ores et déjà de ne pas consacrer leurs champs pour le tubercule durant l'année en cours. B K Nom Adresse email