Abus n Les Etats-Unis, qu'on qualifie à juste titre de gendarme du monde, ne se sont pas gênés pour envahir l'Irak, mettre fin au régime de Saddam Hussein et même de pendre le raïs de Baghdad au bout d'une corde. Ils n'ont pas pris de gants pour investir l'Afghanistan qui ne leur a jamais déclaré la guerre. Un vieux moudjahid blasé, par l'âge et par la politique, a dit un jour à l'un de ses petits enfants : «L'Occident ne nous aime pas et les Occidentaux ne font jamais rien pour rien, souviens-toi de cette leçon et ne fais jamais confiance à leur sourire mielleux.» Il n'est sorti ni de Saint-Cyr ni de Harvard, mais cet ancien baroudeur savait apparemment de quoi il parlait. Certes, la politique de la canonnière n'a plus cours aujourd'hui et la plupart des peuples colonisés se sont affranchis et ont récupéré leur souveraineté. Pourtant la politique de la canonnière n'a jamais été aussi florissante qu'aujourd'hui. Les Etats-Unis, qu'on qualifie à juste titre de gendarme du monde, ne se sont pas gênés pour envahir l'Irak, mettre fin au régime de Saddam Hussein et même de le pendre. Ils n'ont pas pris de gants pour investir l'Afghanistan qui ne leur a jamais déclaré la guerre. Personne n'a osé leur demander des comptes, pas même leur opinion publique et encore moins les Nations unies. Entre l'Irak et l'Afghanistan, ils ont tué, selon des sources à peu près fiables plus de 300 000 individus, dont de nombreux civils «fauchés, selon la formule, par erreur». Et nous ne parlons pas des nombreux pillages dont a été victime la population : bijoux, or, statuettes et vases antiques dérobés aux musées et revendus sous le manteau. En fait, c'est toujours l'Occident qui mène la danse et qui impose son diktat, non pas par ses canons seulement mais par d'autres canaux plus subtils et plus pervers. Prenons pour exemple le nucléaire. Ni l'Otase, ni l'OTAN, ni le Pentagone, personne ne s'est ému quand l'Inde, puis plus tard le Pakistan, ont fabriqué à l'abri des regards indiscrets leur bombe nucléaire. L'Afrique du Sud aurait la sienne, selon toute vraisemblance, mais personne n'a mis le couteau à la gorge de Pretoria pour l'obliger à arrêter la fabrication de cette arme destructive. Les Israéliens auraient la leur, ils en font à peine mystère. Alors pourquoi contraindre l'Iran à arrêter la fabrication du nucléaire militaire et l'obliger à s'en tenir uniquement à la filière civile ? Pour une seule raison : protéger Israël et assurer l'existence et la survie de cet état hybride qui ne ressemble à aucun autre.