Avis n L'appui aux activités des associations concernées par les questions du patrimoine «constitue un moyen efficace» pour la préservation du patrimoine séculaire de l'Ahellil, selon des représentants du mouvement associatif de la région du Gourara (Timimoun). Ils ont, dans ce cadre, valorisé les efforts louables fournis par les associations ainsi que l'important accompagnement et soutien des instances concernées, à différents niveaux de responsabilité, aux activités et initiatives tendant à la préservation du riche patrimoine immatériel faisant la fierté de la région du Gourara. L'association «Tifaout N'Tiziri» (rayon de lune) de valorisation et de préservation de l'authentique legs de Timimoun s'est impliquée, dans ce sens, par l'édition de son 2e tome du livre «Diwane Ahellil» (216 pages), constituant un complément de l'œuvre menée depuis l'année dernière pour la collection des poésies Ahellil (chants polyphoniques traditionnels) et des entretiens accordées par les chouyoukh et chanteurs d'Ahellil vivant dans le Gourara (Timimoun). L'association précitée s'est également attelée, cette année, à l'édition d'une publication semestrielle intitulée «Tiksrit» (système de distribution des eaux de foggaras) traitant de différents thèmes liés au patrimoine matériel et oral dans la région, notamment l'Ahellil. Elle a mis en exergue également certaines coutumes ancestrales relayées par la population locale, des efforts d'éminentes personnalités dans les domaines culturels et cultuels, dont les manuscrits et les ouvrages religieux, que l'Ahellil a véhiculé, a expliqué le président de l'association, Ousseddik Abdelhay. L'intervenant a, à ce titre, valorisé les différentes manifestations initiées à des fins de sauvegarde de ce patrimoine, tout en appelant à l'impératif soutien et accompagnement des associations concernées par le patrimoine à travers l'intensification de pareils évènements et la consolidation des échanges culturels pour mettre en exergue, et promouvoir à large échelle, le patrimoine culturel de l'Ahellil. Le président de l'association culturelle «Ithrane Gourara» (étoiles du Gourara) pour la préservation du patrimoine, Nouredine Naâmaoui, a estimé, pour sa part, que le classement de l'Ahellil sur la liste du patrimoine universel constitue un fort appui à ce legs ancestral, dont l'organisation du 9e Festival national d'Ahellil en est un des fruits de cette promotion. Pour M. Naâmaoui, cet acquis a été renforcé par un concours lyrique regroupant les associations versées dans ce genre de patrimoine, pour contribuer à son perfectionnement et à sa préservation, ajoutant que son association œuvre à sauvegarder ce legs. Le président d'«Ithrane Gourara» a mis l'accent également sur la nécessaire sélection, selon des critères judicieux, des associations appelées à prendre part au festival d'Ahellil, afin d'apporter un plus au patrimoine. APS l Le concours du 9e Festival national d'Ahellil à Timimoun a donné lieu à une concurrence serrée entre troupes participantes, a-t-on constaté. Se produisant devant un jury composé de chouyoukh de l'Ahellil, de critiques et d'artistes, ces troupes polyphoniques, masculines et féminines, s'évertuent à gratifier le public adepte de ce patrimoine séculaire, de belles poésies puisées du terroir. Ces troupes se mesurent dans trois modes artistiques de l'Ahellil (Thrane, Lemserrahe et l'Ougrouti), et seront évaluées par le jury dans l'interprétation et l'harmonie, en plus d'autres facteur tels que les tenues traditionnelles et le maniement en solo des instruments de musique de Tamdja (flute) et le Bengri (instruments bi-cordes ou tri-cordes). Figurant parmi d'autres genres artistiques d'expression orale répandus dans le Gourara, l'Ahellil consiste en des rythmes spécifiques exécutés, généralement le soir, dans les lieux publics, lors de fêtes familiales ou de visites de mausolées de saints patrons de la région. Ce genre tire sa spécificité de la manière dont il est exécuté, à travers des chants polyphoniques interprétés par des participants, hommes et femmes, et chantant, dans un rythme spécifique, des poèmes portant sur des légendes, des louanges et des panégyriques, ont expliqué des chercheurs et anthropologues. S'agissant de la disposition de la scène de chant et de danse d'Ahellil, des hommes se dressent en forme de cercle, soit debout (Ahellil) soit assis (Tagrabet), au centre duquel «l'Abechniou» assurant le rôle de chef d'orchestre qui imprègne le rythme de l'interprétation lyrique, et le classement des morceaux poétiques qui sont repris et répétés par la chorale, de façon rythmée, en battant des mains dans une symbiose singulière. APS