Résumé de la 316e partie n Ma première réaction fut la colère, j'étais furieuse que quelqu'un ait pu toucher à mon enfant, mais aussi humiliée par le déshonneur… Bien sûr, et je ne l'ignore pas. Mais tout au moins l'honneur de ma fille sera-t-il sauf. Ce sera un secret de polichinelle, connu de tous mais jamais avoué. Je dus prendre un certain nombre de dispositions avant de pouvoir emmener Iris avec moi à Honolulu, car j'étais toujours la seule personne capable de contrôler ma société de plantes médicinales, qui s'appelait désormais Harmony House. Notre usine de Daly City s'était agrandie et avait subi de nombreuses transformations, car, sur les conseils de Gideon, j'avais finalement accepté d'automatiser la fabrication. J'avais appris qu'il était parfois bon de suivre les conseils des autres, car depuis que j'offrais des échantillons gratuits à mon personnel, comme me l'avait conseillé le jeune M. Sung, la qualité de mes produits s'était grandement améliorée, si bien que ma société n'avait cessé de prospérer. En 1949, lorsque l'embargo fut mis sur les importations en provenance de la République populaire de Chine, et qu'il devint extrêmement difficile de se procurer des plantes médicinales, nous dûmes les importer depuis Hong Kong par le biais de notre filiale, Har-mony-Barclay Ltd. Notre société continua à prospérer, car les gens étaient de plus en plus soucieux de leur bien-être, et conscients de l'importance des vitamines et des plantes médicinales, si bien que les recettes de ma mère commencèrent à faire leur apparition à l'extérieur de Chinatown, dans les pharmacies et sur les marchés, ainsi que dans un nouveau type de magasin appelé magasin diététique. Comme j'étais en train de dresser une longue liste de recommandations destinées à mes contremaîtres, car jecomptais m'absenter pendant près d'une année, je reçus une visite inopinée. Olivia Barclay n'avait jamais remis les pieds à la maison depuis qu'elle en était partie, quinze ans auparavant. Je ne l'avais que très rarement revue depuis lors — une fois à l'occasion du mariage de Margo et d'Adrian, parce que Gideon m'avait invitée, et une fois à l'hôpital où Gideon s'était fait opérer du genou. J'avais appris par Gideon qu'Olivia n'était pas heureuse. En dépit de son immense fortune, et malgré le fait qu'elle évoluait dans les cercles les plus huppés de la bonne société, qu'elle était une Barclay et avait épousé le beau Gideon. Cela ne semblait pas lui suffire. Car j'avais la maison. Pour cette raison, elle m'avait écrit des années durant des lettres venimeuses remplies de paroles acerbes, dans lesquelles elle menaçait de me retirer ma maison, et déclarait qu'elle me ferait regretter d'avoir quitté Singapour. Je n'avais jamais rien dit de ces lettres à personne, pas même à Gideon, et puis, peu à peu, les lettres avaient commencé à s'espacer, à devenir plus courtes, moins véhémentes, et pour finir elles avaient cessé tout à fait. A suivre