Résumé de la 319e partie n L'enveloppe contenait une lettre du révérend Petterson, l'homme qui avait aidé ma mère il y a très longtemps… «J'ai raconté à cet imposteur, écrivait le révérend Peterson, que Mei-ling et moi avions falsifié tes papiers, et à présent, malheureusement cela risque de se retourner contre toi. Et j'en suis sincèrement désolé. Néanmoins je ne regrette pas d'avoir brisé la promesse que j'avais faite à ta mère, car je suis désormais libre de te donner d'autres nouvelles, bonnes celles-là. Je t'ai dit que ta mère n'était pas morte après que tu eus quitté Singapour. Elle ne mourut pas l'année suivante, ni l'an-née d'après. Quelques mois après ton départ pour l'Amérique, elle vint me trouver un jour pour me raconter une histoire tout à fait extraordinaire : son père était venu la chercher, me dit-elle. Il était parti à sa recherche et, lorsqu'il l'avait retrouvée, lui avait dit qu'en se mettant au ban de la société elle avait racheté son honneur, et lui avait demandé de retourner vivre à la maison. « Je suis allé leur rendre visite là-bas. Quel bonheur de voir Mei-ling si belle dans le jardin de son père, entrain de nous servir du thé et de ces délicieux gâteaux dont elle avait le secret. Jamais je n'ai vu femme plus heureuse. Et je savais pourquoi : parce que tu allais retrouver ton père, Harmonie, Richard Barclay. «Je lui ai demandé pourquoi elle avait feint d'être au bord de la mort. Et elle m'a répondu que sans cela tu n'aurais jamais accepté de partir. Et que si elle nepouvait pas être aux côtés de l'homme qu'elle aimait, elle serait comblée de savoir que sa fille s'y trouvait. «Et puis, lorsque nous nous sommes retrouvés seuls sans personne pour entendre ce que nous nous disions, ta mère m'a dit la chose la plus extraordinaire qui soit. Elle m'a dit que peu après avoir regagné la maison de son père elle avait fait des recherches afin de savoir où tu te trouvais en Amérique. Elle avait mené ses recherches en secret, sans l'aide de son père, car tu étais la honte qui s'était abattue sur leur famille, Harmonie, et ton nom ne devait jamais être prononcé. Cependant Mei-ling voulait s'assurer que tu te portais bien, que tu avais retrouvé ton père. Toutes ces questions lui brû-laient le cœur, c'est pourquoi elle a commencé à écrire une lettre après l'autre à San Francisco, attendant des réponses qui mettaient des semaines à lui parvenir. Pour finir elle reçut des nouvelles sous la forme d'un article découpé dans un journal, annonçant les fiançailles de Gideon Barclay. Elle voulut t'écrire aussitôt. «Son père — ton grand-père —, ayant découvert qu'elle avait entrepris des recherches, lui rappela qu'elle avait lavé l'honneur de la famille en bannissant la fille qu'elle avait eue avec un diable étranger. Cependant, en rappelant sa fille à Singapour, elle jetterait à nouveau le déshonneur sur sa famille. Aussi Mei-ling ne savait que faire. A suivre