Mise en garde C?est une véritable sonnette d?alarme que tire un officiel français à propos des menaces et de l?ampleur du phénomène terroriste dans le monde. Le ministre français de l'Intérieur Dominique de Villepin a estimé qu'il était important de ne pas tomber dans le piège que tend le terrorisme aux démocraties car «l'attaque frontale nourrit en permanence le terrorisme» dans une interview parue, lundi, au quotidien régional Le Républicain Lorrain. «Face à un ennemi qui joue de sa capacité à s'appuyer sur des groupes locaux qui, eux-mêmes, trouvent leur légitimité dans certaines crises comme au Proche-Orient ou en Afghanistan, l'attaque frontale nourrit en permanence le terrorisme et suscite davantage de vocations», a-t-il expliqué, «A chaque fois où seule la force est utilisée, nous voyons le même scénario se dérouler : une aggravation de la situation. La logique frontale méconnaît la réalité complexe du terrorisme», a poursuivi M. de Villepin. Le ministre a estimé, par ailleurs, que les groupes terroristes «ont une partie visible qu'il faut combattre par les moyens financiers, judiciaires, policiers, voire militaires». Et d?enchaîner : «Ils ont aussi une partie cachée, un terrain dont ils se nourrissent et dont nous devons tenir compte si nous voulons être efficaces», Pour conclure, le ministre français à tenu à préciser que «laisser des zones de conflit se gangrener, c'est offrir autant d'occasions à ces individus aguerris de se former et d'acquérir l'expérience d'un combat sans merci. Si nous ne prenons pas en compte cette complexité, si nous ne valorisons pas en permanence notre plus grand atout ? être dans des démocraties soucieuses de justice, de liberté, du respect de l'autre ? il y a le risque que le terrorisme contamine toujours davantage de régions du monde». - La visite de Mohamed Bechari, président de la Fédération nationale des musulmans de France (FNMF), à Abassi Madani, au Qatar la semaine dernière, n'était pas opportune, a estimé le ministre français de l'Intérieur, Dominique de Villepin. A une question de savoir si la visite de M. Bechari à l'ex-chef du FIS dissous, qui vit en exil au Qatar, «était opportune», le ministre français a répondu négativement. La Fédération de la Grande Mosquée de Paris avait condamné mercredi dernier la visite de M. Bechari à Abassi Madani, au moment où ce dernier entamait une grève de la faim pour réclamer la libération des otages en Irak, dont les deux journalistes français Christian Chesnot et Georges Malbrunot.