Justice n Le Premier ministre français a exclu ce matin de démissionner et réaffirmé ne pas être impliqué dans l'affaire Clearstream. S'exprimant sur la radio privée Europe 1, Dominique de Villepin s'est farouchement défendu des soupçons exprimés à son encontre, alors que la question de sa démission est évoquée avec insistance par la presse française et certains membres de l'opposition socialiste. Il a déclaré qu'il apporterait «tout son concours à la justice» dans cette affaire et qu'il est à «sa disposition si elle le souhaite». Souhaitant que «la vérité soit établie», il s'est aussi dit «choqué» et «indigné» par une «campagne de calomnies» qui le «vise». Affirmant que «rien ne justifie son départ» du poste de Premier ministre, Dominique de Villepin a assuré que sa «relation de confiance» avec le président Jacques Chirac restait «inchangée». L'affaire Clearstream remonte à 2004, lorsqu?un «corbeau» avait accusé plusieurs personnalités, dont le ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, de détenir des comptes occultes à l'étranger via une société financière basée au Luxembourg, Clearstream. Selon un article du Monde, qui avait rendu public cette affaire, Dominique de Villepin, qui était à cette époque ministre des Affaires étrangères, aurait, «sur instructions» du président Jacques Chirac, demandé au général Rondot, ex-agent de la DST (contre-espionnage), une enquête visant notamment Nicolas Sarkozy. Depuis cet époque, les relations se sont détériorées entre les partisans de Sarkozy et de Villepin. Les proches du Premier ministre ont dénoncé une tentative pour le déstabiliser, alors même que Nicolas Sarkozy est persuadé d'avoir lui-même été victime d'une telle man?uvre visant à saper ses ambitions présidentielles lors de l'élection de 2007. Ce que réfute le Premier ministre dans son intervention de ce matin à Europe I, en affirmant qu?il a diligenté, en janvier 2004, une investigation sur l'un des volets de l'affaire, mais il ne s'agissait, en aucun cas, devrait-il répéter, d'enquêter sur l'actuel ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy ou quelque autre personne. Propos que confirme le principal enquêteur, M. Rondot, qui affirme dans les colonnes du Monde d?aujourd?hui, que «jamais Dominique de Villepin ne lui a demandé d'enquêter sur des hommes politiques» et donc sur M. Sarkozy. Quoi qu?il en soit, ce mardi après-midi, l'ambiance promet d'être surchauffée dans l'hémicycle du Palais-Bourbon, où Dominique de Villepin va devoir s'expliquer sur le rôle qu'il aurait joué dans cette affaire et rencontrer les députés qui réclament une commission d'une enquête parlementaire.