Résumé de la 348e partie n Les yeux ébahis de Charlotte errèrent un instant sur mon visage buriné, comme un voyageur égaré qui cherche son chemin. Je tendis la main pour caresser la joue que j'avais touchée pour la première fois trente-huit ans auparavant, lorsque je l'avais aidé à sortir du ventre de ma fille. — Tu t'es servi de ma firme, dis-je, et de mon nom pour assouvir ta cupidité et servir égoïstement tes propres intérêts. Et tu as pris la vie de personnes innocentes. En agissant ainsi, tu as cessé d'être mon petit-fils. (Je me retournai et dis :) Et à présent j'ai la mort de ces trois femmes sur la conscience. — Quelque chose me dit que Desmond aurait agi ainsi quoi qu'il arrive, avança Jonathan. — Pas si je lui avais légué la firme. Mais j'ignorais que Desmond en arriverait à tuer pour parvenir à ses fins. Si je l'avais su, je lui aurais légué la compagnie, comme ceci. (J'étirai mes mains devant moi pour signifier : «Comme sur un plateau.») — Mais vous ne le saviez pas, madame Lee. Si vous aviez péri en mer, ce ne sont pas trois personnes mais des milliers d'innocents qui seraient morts. Mais parceque vous étiez en vie, vous avez pu guider Charlotte, la mettre sur la bonne voie, et ainsi nous avons pu empêcher Desmond de faire des milliers de victimes. Je secouai la tête. — M. Sung ne m'avait pas parlé des deux premières victimes — celles qui sont mortes après avoir utilisé le Dix Mille Yang et le Baume de Meiling —parce qu'à l'époque j'étais encore à l'hôpital, et très affaiblie. Il craignait qu'en m'apprenant la mauvaise nouvelle je ne fasse une rechute. Mais lorsqu'il me parla de la troisième, la femme qui était morte après avoir ingéré du Bliss, je décidai de revenir aussitôt pour l'empêcher de nuire plus encore. — Si ça n'est pas trop vous demander, m'interrompit Adrian, que va-t-il se passer à présent ? A qui appar-tient la compagnie désormais ? Je considérai un instant en silence l'homme qui était le fils de Gideon, mais qui n'avait rien de son père, et je vis soudain la vie d'insatisfaction qu'il avait menée, cherchant à s'enrichir par tous les moyens parce qu'il se sentait inférieur, et par ce qu'il croyait que l'argent lui donnerait l'envergure qu'il n'avait pas. — Tu veux savoir ce qu'il va advenir de l'argent des actionnaires ? L'argent que tu as volé ? — Vous ne comprenez décidément rien à la haute finance, Harmonie. Vous n'y avez d'ailleurs jamais rien compris. Je repensai soudain au jour où Gideon s'était embarqué pour partir à la guerre, et où Olivia m'avait juré qu'elle me reprendrait la maison. Je me souvins de l'expression cupide sur le visage de son fils alors âgé de treize ans, qui croyait déjà qu'il grimperait dans l'estime de son père en s'appropriant la fortune de son prochain. Pour Adrian, «haute finance» était synonyme d'escroquerie. A suivre