Option n L'Algérie suivra-t-elle la consigne de vote d'Issa Hayatou, président de la CAF et président par intérim de la Fifa, pour le Cheïkh Salman Ibrahim al-Khalifa, ou optera-t-elle pour son adversaire Gianni Infantino ? Toujours discret lorsqu'il s'agit des affaires des instances du football, qu'elle soit continentale ou mondiale, Mohamed Raouraoua, président de la Fédération algérienne de football (FAF) n'a toujours pas affiché sa préférence pour l'un des cinq candidats au fauteuil de premier responsable de la Fifa. Déjà qu'à chaque fois qu'on le questionne sur ses ambitions à suppléer à Hayatou, à la tête de la CAF, Raouraoua a toujours eu la même réponse : tant que son «ami» Issa Hayatou est en poste, il ne présentera pas sa candidature. Sauf que les deux hommes, ont fini par connaître une période de froid où chacun a pris ses distances, surtout après l'attribution de l'organisation de la CAN 2017 au Gabon, alors que le dossier Algérie était annoncé en béton. Depuis cet épisode, Raouraoua a baissé le rideau et évite d'évoquer le sujet. Mais voilà qu'à Kigali, le 5 février dernier lors du comité exécutif de la CAF, Hayatou a imposé à ce que la CAF apporte son soutien au Cheïkh Salman Ibrahim al-Khalifa lors de l'élection à la présidence de la Fifa, prévue demain à Zurich. Hayatou sait qu'il a un portefeuille de voix qui peut faire le poids (53 contre 52 pour l'Europe), qu'il a additionnera à celui de l'AFC (la Fédération asiatique) et quelques voix d'ailleurs. Toutefois, l'Egypte, le Libéria et le Soudan du Sud ont déjà annoncé qu'ils ne suivraient pas la consigne de vote de Hayatou. Raouraoua fera-t-il alors comme ces trois pays qui veulent se démarquer de Hayatou ? D'autant qu'il y a quelques semaines seulement, Gianni Infantino a fait un détour par Alger où il a été bien accueilli et s'est longuement entretenu avec Mohamed Raouraoua. Certains se sont vite précipités pour conclure que l'Algérie votera Infantino, option qui lui permettra de (re)souder ses liens avec le Vieux Continent sachant que ses intérêts se situent toujours chez les jeunes footballeurs issus de l'immigration et bénéficiant de la loi votée à Nassau aux Bahamas au profit des binationaux. Rappelons que le scrutin concerne les 209 fédérations regroupant les six confédérations qui ont chacune une voix. La voix de l'Allemagne et celle du Burundi ont le même poids, chose que voudrait réformer l'UEFA par exemple, mais que refusent les fédérations des autres pays, notamment les petites associations d'Afrique et d'Asie. Mais deux pays ne devraient pas voter ce vendredi, il s'agit du Koweït et de l'Indonésie dont les fédérations sont suspendues car le comité exécutif, réuni hier, a décidé de reporter l'examen de ces deux dossiers au Congrès ordinaire qui aura lieu à Mexico les 12 et 13 mai prochains. Du coup, le nombre de votants passerait à 207 au lieu de 209, dont la voix de l'Algérie qui ira vers celui qui devrait représenter ses intérêts.