Le boss de la FAF aurait déjà fait son choix Les 209 fédérations membres de la Fédération internationale de football sont appelées à voter demain à Zurich pour élire le nouveau président de cette instance internationale qui a été ébranlée par le «scandale» de la corruption. Ainsi donc l'Afrique, avec 54 voix, dispose du plus gros réservoir de voix, devant l'UEFA (53, Gibraltar n'étant pas reconnu par la FIFA), l'Asie (46), la CONCACAF (Amérique du Nord, centrale et Caraïbes, soit 35 voix), l'Océanie (11) et l'Amérique du Sud (10). En effet, entre le congrès électif de mai 2015 et celui «exceptionnel» de demain, la FIFA a connu la crise la plus grave de son histoire avec un vaste scandale de corruption dénoncé par les justices américaine et suisse. Joseph Blatter et Michel Platini, présidents de la FIFA et de l'UEFA, sont fragilisés dans une affaire parallèle de paiement controversé. Le 27 mai dernier, sept hauts dirigeants du football international sont arrêtés à Zurich, à la demande de la justice américaine. 14 personnes (dont neuf membres ou anciens membres de la FIFA) sont mises en cause. L'acte d'accusation américain parle de quelque 150 millions de dollars (132 millions d'euros) de pots-de-vin et de rétrocommissions, depuis les années 1990. Dans une procédure distincte, ouverte contre X pour soupçons de «blanchiment d'argent et gestion déloyale» autour de l'attribution des Mondiaux 2018 et 2022 à la Russie et au Qatar, la justice suisse procède à des perquisitions au siège de la FIFA. Deux jours plus tard, Blatter est réélu à 79 ans pour un cinquième mandat de quatre ans, malgré la demande de Platini de se retirer. Mais, le 2 juin, Blatter annonce sa démission. Un congrès extraordinaire électif est donc fixé au 26 février 2016. Le 29 juillet, Platini annonce sa candidature à la présidence de la FIFA. Mais, le 24 novembre: la chambre d'instruction de la FIFA requiert une radiation à vie contre Platini. Et justement, lors de la précédente élection, en mai dernier, le prince Ali avait poussé Blatter à un second tour en recueillant 73 voix au 1er (contre 133 pour le Suisse), avant de se retirer. Depuis, Blatter a dû renoncer à son poste à cause du scandale qui ébranle la FIFA, ce qui a rendu nécessaire l'élection de demain. Mais cette fois-ci, contrairement à mai, les chances du prince jordanien paraissent infimes face aux deux grands favoris, le cheikh bahreïni Salman (président de la Confédération asiatique) et l'Italo-Suisse Gianni Infantino (secrétaire général de l'UEFA). La raison est toute simple, tous deux ont reçu le soutien de certaines confédérations: Salman est appuyé par l'Asie et l'Afrique, Infantino par l'Europe et l'Amérique du Sud, ainsi qu'une partie de l'Amérique du Nord (l'Union centre-américaine, regroupant sept fédérations). Les autres fédérations d'Amérique du Nord et d'Océanie n'ont pas officialisé de consigne de vote. Une histoire de recours au TAS Et c'est ce qui explique pourquoi à trois jours de l'élection, l'un des cinq candidats, le prince Ali, a demandé le report du vote, pas assez transparent à ses yeux, et a saisi le Tribunal arbitral du sport (TAS), qui s'est engagé à se prononcer justement ce jeudi matin au plus tard. Le prince Ali a saisi mardi le TAS via ses avocats parisiens Mes Szpiner et Semerdjian, après le refus de la FIFA de faire installer ses isoloirs transparents, comme il l'avait demandé dans un premier recours. «En conséquence, nous avons déposé un nouveau recours devant le TAS demandant le report des élections prévues ce vendredi», ont indiqué les avocats du prince jordanien dans un communiqué. «La décision sera prise jeudi matin au plus tard», veille de l'élection, a répondu le TAS moins de quatre heures après l'annonce du camp Ali. «La question ne porte que sur l'installation d'isoloirs transparents et la désignation de scrutateurs indépendants», a précisé en fin de soirée Matthieu Reeb, secrétaire général du TAS. Les membres du Comité exécutif de la FIFA sont à Zurich, où ils devraient se réunir hier au moment où on mettait sous presse à huis clos. Ils ont pris leurs quartiers au luxueux hôtel Baur au Lac. Quant aux représentants des 209 fédérations votantes, eux, arriveront à Zurich d'ici vendredi matin. D'aucuns savent qu'entre le président de la CAF Hayatou et le président de la FAF Raouraoua, le courant ne passe pas et les deux responsables ne sont pas sur la même longueur d'onde, tant l'actuel président de la CAF a tout fait pour «écarter» de son chemin le patron de la FAF. Et à la veille de ces élections de la FIFA, certains se demandent «Pour qui votera finalement l'Algérie?». Lors de la dernière réunion de l'exécutif de la Confédération africaine de football, le Camerounais Hayatou à déclaré que la CAF porte son soutien au candidat Cheikh Salman Ibrahim Al Khalifa. Ainsi, l'actuel président de la CAF, et président par interim de la FIFA, se sachant à la tête de pas moins de 54 pays africains, aurait ainsi pris l'initiative de «rouler» pour l'actuel président en exercice de la Confédération asiatique, et vice-président de la FIFA. Issa Hayatou qui est réputé de fort longue date pour ses jeux de coulisses, et dont les derniers en date ont totalement joué en défaveur de notre pays, notamment concernant l'organisation de la CAN 2017, a déjà assuré ses arrières, notamment en briguant un énième mandat à la tête de la plus haute instance africaine de football, au détriment de l'Algérien Raouraoua. La position de l'Algérie Est-ce que le président de la FAF Mohamed Raouraoua va réellement suivre le mot d'ordre de la CAF? Et c'est cette autre question qui répondra donc à la première. Aux dernières nouvelles, c'est Gianni Infantino, qui a mené une longue campagne à travers tout le continent africain, a même effectué un séjour en Algérie. Et les observateurs estiment qu'il y a de fortes chances pour que Raouraoua plaide en faveur de l'Italien Infantino. D'ailleurs, le candidat de l'UEFA, Gianni Infantino a effectué un séjour en Algérie où il était au mois de novembre dernier en campagne à Blida avant d'assister à la large victoire des Verts contre la Tanzanie. Et justement, avant le match, le secrétaire général de l'UEFA avait insisté sur la grande amitié qu'il partage avec Mohamed Raouraoua, qui l'avait reçu au CTN de Sidi Moussa avant la rencontre. Et donc un soutien de Raouraoua à Infantino serait donc bien envisageable. A noter enfin que le président de la FAF se trouve depuis mardi dernier à Zurich afin de prendre part aux élections de la FIFA demain vendredi. Le président de la FAF sera rejoint par le secrétaire général de la FAF, Nadir Bouznad ainsi que du président de la Commission des Equipes nationales, Walid Sadi qui eux, seront concernés par les réunions au niveau de la FIFA. Ils seront bien cinq candidats à se présenter ce 26 février à la présidence de la FIFA pour succéder à Joseph Blatter. Le Cheikh Salman, Bahreïni président de la puissante Confédération asiatique (AFC), vice-président de la FIFA, âgé de 49 ans, est annoncé comme un des favoris. Tout comme d'ailleurs, Gianni Infantino, numéro deux de l'UEFA, 45 ans. Ce juriste polyglotte italo-suisse s'était lancé préventivement dans la campagne le 26 octobre. Dès le départ il a mené une vraie campagne de terrain, sillonnant le monde pour se départir de son étiquette de candidat de l'Europe. L'une de ses promesses phares est le passage à une Coupe du monde à 40 équipes, contre 32 actuellement. Le Prince Ali, demi-frère du roi Abdallah de Jordanie, âgé de 39 ans, qui avait poussé au 2e tour Joseph Blatter le 29 mai dernier, avant de se retirer. En voyant l'accord de coopération signé entre l'Asie et l'Afrique, il a dénoncé une «tentative de violer les règles électorales». Jérôme Champagne, diplomate français de formation, âgé de 57 ans, connaissant à la fois la FIFA (où il a passé 11 ans) pour y avoir été secrétaire général adjoint et l'ensemble des 209 fédérations pour avoir été directeur des relations internationales. Enfin, le Sud-Africain Tokyo Sexwale, 62 ans, compagnon de prison de Nelson Mandela, brillant orateur, se présentait au départ comme l'homme neuf réclamé par beaucoup, loin des scandales de la FIFA, même s'il était membre du comité de candidature et d'organisation du Mondial-2010 en Afrique du Sud.