Des milliers d'armes et des explosifs ont été découverts sur un cargo battant pavillon du Togo, arraisonné il y a cinq jours au large de la Crète, a annoncé hier, vendredi, la police. Un des deux conteneurs contrôlés contenait 6 400 fusils et le second «une grande quantité d'explosifs et d'autres matériels similaires», a-t-elle précisé. Les armes et les explosifs découverts n'ont pas été saisis dans l'immédiat, car l'examen de la légalité des documents les accompagnant était toujours en cours, a cependant expliqué la police portuaire. Le bateau appelé «Trader», avait été arraisonné par les gardes-côtes au large de la Crète. Il est depuis resté au port de La Canée, à l'ouest de l'île, jusqu'à ce que le contrôle soit achevé. En février dernier, trois Britanniques ont été arrêtés dans le nord de la Grèce pour avoir transporté des centaines d'armes et des milliers de munitions, probablement destinées à des forces armées kurdes en Irak et en Syrie. Fin janvier dernier, des hommes en possession de passeports suisses avaient été arrêtés, toujours dans le nord de la Grèce, transportant «du matériel de combat» vers la Turquie. L'un d'eux, un djihadiste présumé d'origine bosnienne, Mirsad Bektasevic, avait été inculpé deux jours plus tard pour activité «terroriste» avec son complice présumé, d'origine yéménite. Turquie : la police investit les locaux d'un quotidien La police turque a investi hier, vendredi, les locaux du quotidien Zaman, hostile au président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan, après une décision judiciaire de placement sous tutelle du journal, qui renforce encore les inquiétudes pour la liberté de la presse en Turquie. La police a utilisé du gaz et des canons à eau pour disperser des centaines de personnes qui s'étaient rassemblées devant le siège du journal à Istanbul et pénétrer dans le bâtiment. Les raisons de cette mise sous tutelle n'ont pas été précisées par les autorités turques, mais elles font peu de doutes, tant l'hostilité entre le quotidien et le régime était vive. Dès l'annonce de la décision judi-ciaire, des dizaines de journalistes et d'autres salariés de Zaman s'étaient rassemblés devant leur quartier général stambouliote. «Nous nous battrons pour une presse libre», proclamait l'un d'eux. Pressentant la mesure de tutelle venir, les responsables de Today's Zaman ont publié dans la matinée une tribune dénonçant les «jours les plus sombres et les plus sinistres pour la liberté de la presse» et les «menaces et chantages» du pouvoir. Depuis plusieurs mois, l'opposition turque et les ONG de défense des médias et de nombreux pays s'inquiètent des pressions croissantes exercées par Erdogan et son gouvernement sur la presse et dénoncent sa dérive autoritaire. Deux journalistes du quotidien d'opposition, Cumhuriyet, Can Dündar et Erdem Gül, doivent ainsi être jugés à la fin du mois pour avoir fait état de livraisons d'armes d'Ankara à des rebelles islamistes en Syrie. Mauritanie : une Journée nationale de lutte contre l'esclavage l La Mauritanie a institué une Journée nationale de lutte contre l'esclavage, qui sera célébrée chaque année le 6 mars pour contribuer à éradiquer ce phénomène qui perdure dans le pays en dépit de son abolition depuis plus de 30 ans, a annoncé hier, vendredi, l'Agence mauritanienne d'information AMI. Le Conseil des ministres réuni jeudi dernier a adopté un «projet de décret instituant une Journée nationale de lutte contre les pratiques esclavagistes», a indiqué le gouvernement. Un haut fonctionnaire familier de ces questions a affirmé que «cette journée sera commémorée tous les 6 mars», date à laquelle la Mauritanie a adopté, en 2014, une «feuille de route» pour l'éradication de l'esclavage. «En principe, cette journée sera observée pour la première fois dimanche prochain», a ajouté ce haut fonctionnaire, sans plus de détails. En annonçant l'adoption de la feuille de route pour l'éradication de l'esclavage, le gouvernement mauritanien avait expliqué que ce plan avait été élaboré sur la base de «recommandations» de l'ONU. Il porte sur la mise en œuvre de 29 recommandations touchant à des domaines juridiques, économiques et sociaux en vue d'élargir la lutte et la sensibilisation autour de l'éradication des séquelles de l'esclavage», avait-il expliqué. En 2015, la Mauritanie avait adopté une nouvelle loi faisant de l'esclavage un «crime contre l'humanité», réprimé par des peines allant jusqu'à à 20 ans de prison ferme, contre cinq à dix ans auparavant. Chypre : il se plaint au Président d'être payé à ne rien faire l Un fonctionnaire chypriote a créé l'émoi dans l'île soumise à un plan d'austérité, en écrivant une lettre au président de la République pour se plaindre d'être payé à ne rien faire depuis un an. Marios Droushiotis a affirmé n'avoir effectué aucun travail depuis qu'il a été désigné en février 2015 à un poste au ministère du l'Energie, du Commerce et du Tourisme, où il est censé être le point de contact des investisseurs étrangers pour des projets dans ces secteurs. Dans sa lettre adressée au Président, le haut fonctionnaire assure n'avoir traité aucun dossier et que ses supérieurs ne lui ont confié aucune tâche depuis sa prise de fonctions. «Je trouve inacceptable qu'un fonctionnaire payé à l'échelon de salaire A13+2 soit réduit à l'inactivité», écrit Droushiotis. A cet échelon, les fonctionnaires chypriotes gagnent environ 5 000 euros par mois, alors que le salaire mensuel moyen dans ce pays membre de l'Union européenne (UE) et de la zone euro est de 1 500 euros. «L'Etat aurait fait des économies si on m'avait demandé de rester à la maison, il n'aurait pas eu à payer le chauffage ni l'électricité dans mon bureau», ironise-t-il. Marios Droushiotis a refusé de commenter sa démarche, qui a déclenché une certaine effervescence dans l'île méditerranéenne soumise depuis une grave crise financière en 2013 à un plan d'austérité et où la population voit généralement les fonctionnaires comme des privilégiés. Zimbabwe : Mugabe veut nationaliser les mines de diamant l Le président zimbabwéen, Robert Mugabe, a annoncé sa volonté de nationaliser les mines de diamant pour permettre au pays de profiter pleinement de ses ressources, actuellement exploitées principalement par des compagnies étrangères. «Nous n'avons pas reçu beaucoup d'argent de l'industrie diamantifère», a déclaré Mugabe dans une interview fleuve de plus de deux heures jeudi soir.«Nous avons décidé que ce secteur devait être un monopole que seul l'Etat est autorisé à exploiter», a-t-il poursuivi. Cette décision devrait changer le paysage de l'industrie diamantifère au Zimbabwe : sur six compagnies qui exploitent les mines, quatre sont détenues par des investisseurs privés étrangers. Une entreprise locale est à la tête d'une autre mine, tandis que la sixième est déjà exploitée par l'Etat. L'an dernier, le Zimbabwe avait fait part de sa volonté de fusionner les six entreprises extrayant des diamants autour de la zone de Marange, à l'est du pays, au sein d'une seule entité publique, la Zimbabwe Consolidated Diamond Company. Le gouvernement compte sur cette industrie pour redresser l'économie moribonde du pays, prisonnière d'une faible croissance, d'un chômage de masse et d'un manque de trésorerie budgétaire. Brésil : l'ex-Président soupçonné de corruption l Le scandale de corruption autour du géant pétrolier Petrobras continue de susciter des remous politiques au Brésil, après l'interpellation de l'ex-président Lula qui a affirmé ne pas craindre la justice et clamé son indignation. «Je me suis senti prisonnier ce matin dans les locaux de la police fédérale situés à l'aéroport de Congonhas, à Sao Paulo, a déclaré vendredi Lula au siège du Parti des travailleurs (PT). «S'ils voulaient m'entendre, il fallait juste me convoquer. Je ne dois rien (à personne) et je ne crains pas la justice». Selon le procureur Carlos Fernando dos Santos Lima de l'Etat du Parana, en charge de l'enquête, l'ex-chef de l'Etat a bénéficié de beaucoup de faveurs de la part de grandes entreprises du bâtiment, accusées de corruption dans le scandale Petrobras. L'ancienne icône de gauche, qui a gouverné le Brésil de 2003 à 2010, a qualifié la perquisition à son domicile, puis son transfert au siège de la police, de show médiatique plutôt qu'une enquête sérieuse. L'ex-Président a été interrogé sur un appartement triplex, une maison de campagne et des conférences. L'actuelle présidente, Dilma Roussef, s'est également indignée de l'interpellation inutile de son mentor, dans un communiqué. Le président vénézuélien, le socialiste Nicolas Maduro, lui a apporté son soutien via Twitter: "De cette attaque misérable tu sortiras plus fort, le Venezuela t'embrasse".