«Vivre sans espoir, c'est cesser de vivre» disait le célèbre romancier russe Fiodor Dostoïevski. Et quand l'espoir se mêle à des déductions stratégiques d'analystes aussi réputés que ceux qui exercent au sein de la célèbre banque danoise «Saxo Bank», ainsi que plusieurs signes avant-coureurs qui ont marqué ce début d'année, plus qu'un espoir on est bien là face à une situation qui peut renverser la vapeur et voir les prix du pétrole revenir à des niveaux acceptables… Comme chaque fin d'année, la célèbre banque danoise a sorti ses prévisions chocs pour l'année 2016. Parmi celle qui aura attiré l'attention des pays producteurs d'hydrocarbures : un baril à 100 dollars ! De quoi faire rêver les producteurs de l'or noir à l'heure où les prix du pétrole touchent leur plus bas niveau depuis 2009. A écouter les analystes de chez Saxo Bank, rien ne devrait changer en début d'année. Le marché est toujours saturé par l'excès de l'offre, attisée par l'arrivée imminente du brut iranien et la demande, elle, atone. Mais ensuite, cette dernière se voit augmenter. Dans ce contexte, le baril monterait même jusqu'à 100 dollars avant de se stabiliser entre 50 et 70 dollars. Si la probabilité que chacune des 10 prévisions chocs de Saxo Bank se réalise est faible, elles proviennent toutes de déductions stratégiques des analystes du groupe Saxo Bank, fondées sur une série d'événements politiques ou de marché certes peu probables, mais crédibles. Nous devons nous rappeler que bien que ces prévisions mettent en valeur des scénarios extrêmes, un certain nombre d'entre eux se sont réalisés. Et des signes d'une probable réalisation de ce scénario, nous parvenait de Doha (Qatar) le mois écoulé, où lors d'une rare rencontre entre les ministres russe et saoudien du Pétrole un accord a été trouvé afin de geler la production de pétrole à son niveau au mois de janvier. Il n'aura suffi que de l'annonce la veille de cette rencontre pour orienter les prix à la hausse. Timide certes, mais hausse quand même ! Les perspectives de rééquilibrage du marché ont été confirmées il y'a deux semaines dans le rapport mensuel de l'Agence internationale de l'Energie (AIE). Cette agence redonnait espoir au marché pétrolier. Ainsi, selon l'(AIE) les excédents de l'offre pétrolière devraient se rétrécir en 2016 sous l'effet de la baisse de la production hors OPEP. Deux prévisions-clés dominent le rapport : La production hors OPEP devrait baisser de 750 000 barils par jour cette année, essentiellement aux Etats-Unis, contre une estimation précédente de 600 000 barils par jour (bj), un recul qui serait contrebalancé par le retour de l'Iran sur le marché, ce qui entretiendrait le surplus d'offre qui plombe les cours. Quoi qu'il en soit, la baisse de la production laisse entrevoir une accalmie sur le marché vers la seconde moitié de l'année en cours, tant les excédents devraient se réduire fortement, pouvant atteindre 0,2 millions de barils par jour. Il s‘agit là des prévisions de l'AIE les plus optimistes depuis plusieurs mois. Lyes Sadoun Une rencontre rare l La rencontre de Doha était une rare rencontre entre le Saoudien Ali Al-Nouaïmi et le Russe Alexander Novak dont les pays sont parmi les plus gros producteurs de brut au monde depuis que les prix du pétrole ont chuté pour perdre jusqu'à 70% de leur valeur depuis la mi-2014. L'Arabie saoudite est chef de file de l'Opep, tandis que la Russie n'est pas membre de l'organisation à laquelle appartiennent le Qatar et le Venezuela représentés, à cette réunion de Doha, respectivement par Mohammed Saleh Al-Sada et Eulogio del Pino. L. S. L'autre pas … l Les ministres russe et saoudien du Pétrole ont entamé le 16 février à Doha (Qatar) une réunion, à laquelle participent leurs homologues du Qatar et du Venezuela, pour discuter les moyens de réduire l'offre mondiale afin de soutenir les cours de brut. Au terme de cette réunion, l'Arabie saoudite et la Russie, sont convenues de geler leur production à son niveau de janvier. «Afin de stabiliser les marchés pétroliers, les quatre pays sont convenus de geler la production à son niveau de janvier pourvu que les autres grands producteurs fassent de même», avait alors déclaré aux journalistes le ministre qatari de l'Energie Mohammed Saleh al-Sada. Il a ajouté que des contacts «intensifs» devraient avoir lieu entre producteurs membres et non-membres de l'Opep, soulignant que l'initiative «est destinée à stabiliser le marché, dans l'intérêt non seulement des producteurs et des exportateurs de brut, mais aussi de l'économie mondiale». Le ministre saoudien du Pétrole, Ali al-Nouaïmi, a indiqué pour sa part qu'il s'agissait du «début d'un processus que nous évaluerons dans les touts prochains mois pour décider si d'autres mesures sont nécessaires pour stabiliser le marché». L. S. Un gel serait le bienvenu l L'accord Arabie saoudite-Russie-Venezuela-Qatar pour geler leur production pétrolière est le «bienvenu» puisqu'il devrait stabiliser les prix avant de les faire reprendre à un niveau «raisonnable». C'est le commentaire que faisait l'expert des questions pétrolières, Abdelmadjid Attar, suite à cet accord quadripartite conclu à Doha. «Toute décision de geler une production à un niveau raisonnable (à), de ne pas augmenter la production et de ne pas, non plus, faire des discounts est la bienvenue et aura tendance à stabiliser les prix», avance M. Attar en marge du symposium de l'Association algérienne de l'industrie du gaz (AIG), qui s'est tenu récemment à Alger. Selon M. Attar, «cet accord va stabiliser les prix avant qu'ils reprennent progressivement, dans deux à trois mois, à un niveau raisonnable, soit autour de 40 ou 50 dollars», contre les 32-33 dollars actuellement.