Lois n La réglementation en vigueur et les lois de la Fonction publique interdisent le recrutement direct et sans concours, insiste la ministre de l'Education nationale. «Ils ne peuvent prétendre à ce recrutement sans passer par la voie d'un concours», a réaffirmé Benghabrit, ce lundi matin, lors de son passage à la Chaîne III, à propos des enseignants contractuels. Ce qui a été négocié avec la Fonction publique «et qui a abouti», indique-t-elle, c'est la possibilité de valoriser leur expérience professionnelle, «laquelle jouera un rôle de bonification» dans leur dossier de demande de recrutement. Elle explique, encore, qu'il existe deux modèles de recrutement: soit celui effectué par concours sur titre, soit sur la base d'un examen, «une procédure normalisée», souligne-t-elle. Elle rappelle que tout recrutement opéré dans la Fonction publique est soumis à un examen. Pour la ministre, les recrutements sur concours dans l'enseignement représentent une phase de transition, par rapport aux intégrations directes «qui n'ont pas fait que du bien à la scolarité». L'objectif fondamental, rappelle Benghabrit, c'est d'avoir des enseignants sortants des écoles normales supérieures. Elle précise que son ministère a déjà créé deux écoles de ce type et qu'une étude de prospective s'étalant jusqu'à 2030, va identifier, par cycle, par matière et par année, le nombre d'enseignants à recruter jusqu'à cet horizon. En 2016 et 2017, des annexes de ces écoles normales vont être créées. Tous ceux, qui ont vocation à faire de l'enseignement, passeront désormais par ces institutions, déclare-t-elle. Revenant au mouvement de contestation des enseignants contractuels, elle observe que celui-ci a pris une coloration «politique» parce qu'il est «encadré par des députés et certains syndicats tels le Cnapest et l'Inpest». Le recrutement externe par voie de concours «n'est qu'une exception au niveau de l'éducation nationale», précise, par ailleurs, le ministère dans un communiqué diffusé ce lundi matin, soulignant que le recrutement du contractuel «n'obéit pas à des critères préalablement définis». «Une telle modalité de recrutement favorise celles et ceux qui ont accès à l'information d'un poste vacant à pourvoir sous contrat en temps voulu», poursuit la même source. Pour le concours 2016, le ministère a assuré que toutes les dispositions «ont été prises à toutes les étapes de l'organisation dudit concours, de l'inscription à distance jusqu'à la proclamation des résultats définitifs, avec l'assurance de l'intégrité, la transparence et l'équité notamment grâce aux moyens technologiques». L'examen «obéit aux règles de rigueur notamment, celles de l'anonymat qui sera garanti», affirme la ministre. Les dispositions réglementaires «confèrent à l'ordonnateur le droit à la rupture unilatérale et sans délai du contrat si la pérennité de la scolarité est menacée, droit constitutionnel de l'élève et obligation statutaire du ministère», rappelle en outre le communiqué. Pour sa part, le coordinateur national des enseignants contractuels a indiqué que les enseignants étaient au courant de l'annonce de la valorisation de l'expérience professionnelle d'où le refus d'assister à la réunion, qui n'apporte, selon ses dires «rien de nouveau par rapport à leur revendication qu'est l'«intégration sans condition dans la Fonction publique et sans avoir à passer le concours national de recrutement».