La journée de protestation à laquelle ont appelé le Conseil des lycées d'Alger (CLA) et le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) n 'a pas connu la mobilisation escomptée. Les enseignants contractuels continuent de réclamer leur recrutement automatique, alors que le délai d'inscription au concours pour le recrutement de 28 000 enseignants expire aujourd'hui ! Le mouvement de grève auquel ont appelé les syndicats (CLA et Cnapest), en solidarité avec les enseignants contractuels réclamant leur intégration inconditionnelle dans le secteur a été ainsi diversement suivi dans les wilayas du centre du pays. La journée de protestation a connu une faible adhésion dans plusieurs établissements scolaires d'Alger. Plusieurs enseignants, y compris ceux n'ayant pas pris part au mouvement de protestation, ont exprimé néanmoins leur soutien aux enseignants contractuels, en grève depuis le 27 mars dernier. A Boumerdès, des représentants syndicaux ont organisé un sit-in de près de trois heures devant le siège de la direction de l'éducation de la wilaya. Les participants à ce sit-in, dont le nombre est estimé à plus de 200 enseignants structurés dans le Cnapest, ont réclamé l'intégration des enseignants contractuels. Un sit-in similaire a été orga-nisé par les enseignants relevant des syndicats du Cnapest et du SNTE, devant le siège de la direction de l'éduction de Djelfa, avant de s'ébranler dans une marche pacifique vers le siège de la wilaya, où un message a été remis aux autorités locales appelant à la prise en charge du corps des contractuels. Un responsable à la direction locale de l'éducation a assuré que le nombre d'enseignants protestataires était de 307 sur un total de 11 105 employés par le secteur. L'action initiée par les deux syndicats a connu un suivi «plutôt favorable» dans la wilaya de Tizi Ouzou, selon le CLA et le Cnapest. «80% des lycées et une quinzaine d'établissements de l'enseignement moyen, ainsi que des écoles primaires ont été paralysés par ce mouvement de protestation " a déclaré le coordinateur de wilaya du Cnapest. Le mouvement de protestation a eu en revanche un faible suivi dans les wilayas de l'ouest du pays. Des taux de suivi mitigés ont été communiqués par les directions de l'éducation et les syndicats protestataires. A Oran, 781 sur 14 812 enseignants de tous les paliers ont répondu à l'appel. Parmi les protestataires, 110 enseignants contractuels ont suivi le mot d'ordre, a annoncé la direction de l'éducation. Même constat dans l'est du pays ou à peine une centaine d'enseignants se sont rassemblés devant le siège de la direction de l'éducation pour exprimer leur solidarité avec les enseignants contractuels. Le CLA et le Cnapest ont, pour leur part, affirmé que la journée de protestation a été «une réussite» à travers le territoire national. Ils n'ont cependant pas voulu donner des chiffres sur cette journée, précisant qu'il s'agit d'un mouvement de solidarité. Face à ce mouvement contestataire qui ne désemplit pas, la ministre campe toutefois sur sa position. Nouria Benghebrit a exhorté les enseignants contractuels à réintégrer leurs postes de travail et à participer au concours de recrutement qui aura lieu le 30 avril prochain et dont les inscriptions ont pris fin aujourd'hui. «Aux enseignants contractuels contestataires, je lance un appel à la sagesse. Vous avez toutes les compétences et les chances de réussir à l'examen de recrutement», a déclaré la ministre. Elle a rappelé dans ce sens, que la Fonction publique en Algérie, comme partout dans les pays du monde, «exige de passer par un concours de recrutement, y compris pour les petites fonctions», précisant que l'«épreuve n'a pas été conçue spécialement pour eux ou pour une autre catégorie, mais elle obéit à la nécessité d'assurer l'égalité des chances à tous les futurs fonctionnaires».