Persistance n Les Saoudiens confirment de plus en plus leur position peu honorable vis-à-vis de la question sahraouie. «L'Arabie saoudite salue et soutient l'initiative de SM le Roi Mohammed VI relative au plan d'autonomie au Sahara sous souveraineté marocaine. Nous espérons voir une solution urgente à ce problème», a déclaré le ministre saoudien des Affaires étrangères, Adel al-Jubeir, au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue marocain Salaheddine Mezaour, le 9 mars dernier, à Rabat, rapporte le site medias24.com. En réaffirmant que son pays, apportait son soutien à «l'intégrité territoriale du Maroc», l'ambassadeur d'Arabie saoudite au Maroc, Abdelaziz al-Khouja confirmait l'attitude de l'Arabie envers la Rasd. «Des investisseurs saoudiens se rendront dans les principales villes du Sahara occidental à la recherche d'investissements», affirmait l'ambassadeur marocain. Son appel (du Maroc) au royaume wahhabite d'appuyer la marocanité du Sahara par des investissements dans la province a été entendu», s'est réjouit le rédacteur de l'article sur le site Internet du journal marocain Yabiladi. «Un appui qui va se traduire par la réalisation de plusieurs projets», a-t-on ajouté. A cet effet, le ministre de l'Economie et des Finances, Mohamed Boussaïd et son homologue saoudien, Ibrahim Ben Abdelaziz Assaf ont signé à Bahreïn, une convention de financement d'un montant de 230 millions de dollars, indique la MAP. Dans le détail, il s'agit de «dons pour le soutien au financement». Parmi ces dons, une enveloppe de 80 millions de dollars est destinée au financement de la 1ère tranche du projet d'irrigation dans la plaine de Saïss dans la région Fès-Meknès. Une seconde enveloppe de 50 millions de dollars servira au financement du projet d'équipement des hôpitaux publics. Un montant de 100 millions de dollars sera alloué au programme de financement des PME. «C'est un message fort par lequel nous exprimons notre soutien à l'intégrité territoriale du Maroc. Et notre engagement, avec tous nos moyens, au développement de ses provinces», a précisé l'Ambassadeur d'Arabie saoudite au Maroc, Abdelaziz al-Khouja cité par les médias marocains. Et d'ajouter que «les efforts déployés par l'Arabie saoudite en faveur du développement économique au Maroc contribueront au développement économique de l'Arabie saoudite». «Le royaume parie plus que jamais sur l'amélioration des conditions de vie des habitants pour remporter définitivement la guerre l'opposant au Polisario et son soutien algérien», écrit le journaliste s'en prenant une fois de plus à l'Algérie. Le double jeu souterrain auquel se livre le Maroc, depuis plusieurs années, n'est pas un fait nouveau, particulièrement quand il s'agit de nuire à l'Algérie. Les exemples ne maquent nullement. Sans scrupule aucun, le Maroc a souvent imputé «ses malheurs» à ses voisins de l'Est alors qu'il en est le seul architecte depuis que les Sahraouis se sont réfugiés dans la région de Tindouf. Le Makhzen et ses relais dans les médias marocains, estiment que c'est une «carte à jouer alors que les populations de Tindouf, en Algérie, continuent à endurer les affres de la pauvreté, de la désolation et de la privation et à pâtir de la violation systématique de leurs droits fondamentaux». «L'engagement saoudien d'investir au Sahara devrait être suivi par l'arrivée de capitaux en provenance du Koweït, du Qatar et des Emirats», toujours selon la presse marocaine. F. H. Entre monarchies on se soutient l L'un des facteurs les plus importants à prendre en compte dans les relations entre le Maroc et le CCG a trait aux relations fraternelles qui existent entre la famille royale marocaine et les familles royales du CCG. Dans les relations internationales, les liens personnels entre les chefs d'Etat sont d'une grande importance et peuvent jouer un rôle important dans les choix faits par les décideurs. Ces excellentes relations sont pour le Maroc une soupape de sécurité importante quand le pays est confronté à des problèmes financiers aigus. Par exemple, alors que le Maroc fut confronté à l'une de ses plus graves crises financières au début des années 1980 amenant le pays au bord de la cessation de paiement, c'est l'Arabie qui a aidé le Maroc à surmonter cette situation. Riyad a aussi aidé Rabat dans la construction du mur de sable dans le Sahara, en pleine guerre entre le Maroc et le Polisario au milieu des années 1980. En ce qui concerne le Sahara, grâce à leur position vitale sur le marché pétrolier, les pays du CCG, notamment l'Arabie saoudite, peuvent jouer un rôle important pour aider le Maroc à dissuader les membres influents du Conseil de sécurité de l'ONU d'adopter des positions qui vont à l'encontre de ses intérêts. Comme souligné dans un article publié sur Morocco World News en avril 2013, il est probable que la solidarité des pays du CCG avec le Maroc ait joué en en faveur de ses intérêts, ce qui a probablement amené Washington à reconsidérer le projet de résolution qu'elle avait présenté au Conseil de sécurité, dans lequel elle appelait à la mise en place d'un mécanisme de surveillance des droits de l'Homme dans le Sahara. Une violation de la charte de l'ONU l Le Front Polisario, seul représentant légitime du peuple sahraoui, a appelé les parties du Golfe concernés à renoncer «immédiatement» à leurs projets d'investissement au Sahara occidental qui demeure classé par l'ONU comme un territoire de conflit et concerné par une question de décolonisation. Dans un communiqué du ministère sahraoui des Affaires étrangères, cette réaction du Front Polisario et du gouvernement sahraoui intervient suite à ce qui a été rapporté par les médias marocains sur le déplacement d'une délégation d'hommes d'affaires des pays du Golfe pour s'enquérir des opportunités d'investissement dans les territoires occupés de la République arabe sahraouie démocratique (Rasd). Le Front Polisario et le gouvernement sahraoui ont estimé que cela «constitue une violation flagrante de la charte des Nations unies et de la légalité internationale dont la décision de la Cour pénale internationale, la cour de justice de l'UE, l'avis de l'ex-secrétaire adjoint aux Affaires juridiques ainsi qu'aux appels du secrétaire général de l'ONU et des organisations internationales à la préservation et la protection des ressources du peuple sahraoui jusqu'à la décolonisation de ce territoire». Le Front Polisario a appelé ces parties à «renoncer immédiatement à ces activités illégales (...) dans une zone de conflit et à œuvrer plutôt à faire avancer le processus de paix entre les voisins et frères marocains et sahraouis en soutenant les efforts de l'ONU pour la relance des négociations pour l'organisation d'un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui. Le Front Polisario a affirmé par ailleurs qu'il prendra, face à ces violations, toutes les mesures nécessaires et saisira les juridictions internationales».