Alger Sa mère l?avait chouchoutée plus qu?il n?en fallait. Elle lui prépara un beau mariage, mais Samira plongea dans l?adultère. Depuis que son père s?est remarié, Faïza n?a jamais pu fermer l??il sans avoir pleuré auparavant ; sa marâtre la traite comme une esclave, lui laissant le soin de s?occuper de toutes les tâches ménagères alors que sa propre fille, Samira, est traitée comme une princesse. Les années passèrent, les deux filles se marièrent et chacune avait son foyer. Un jour, la marâtre décida de leur rendre visite afin de se rendre compte des fruits de ses efforts et de ses conseils. D?abord, elle rendit visite à sa belle-fille Faïza qui vivait dans une belle maison, à Bordj el-Kiffan, avec son mari. Cette dernière réserva à sa marâtre un accueil chaleureux. Quand elles se retrouvèrent seules, la marâtre, qui avait un creux, a demandé à sa belle-fille de lui apporter un peu de galette. Elle fut très surprise par le goût fort agréable de la galette. Après avoir passé quelques jours chez sa belle-fille, elle se rendit chez sa fille à El- Harrach. C?était complètement le contraire de ce qu?elle attendait. Tout était sale et la galette de sa fille était immangeable. Il ne restait plus à la marâtre qu?à se morfondre. Elle qui souhaitait voir sa belle-fille malheureuse, était obligée de se rendre à l?évidence : sa fille, sa propre fille était dans une mauvaise passe. Les années passèrent. Ali était toujours amoureux de sa femme Samira, qui n?éprouve plus rien pour lui , se jette corps et âme dans l?adultère. Un jour que Samira est dans l?appartement avec son amant, son mari Ali arrive et, sans ouvrir la porte de la chambre, devine la nature des bruits. Comme un fou, il pousse la porte. En une fraction de seconde, le cerveau d?Ali «filme» la scène terrible qui se déroule sous ses yeux, dans son lit. L?homme tenta de sauter du lit, mais Ali, aveuglé par la colère, de toutes ses forces se mit à frapper. Ali asséna plusieurs coups de couteau à sa femme et à son amant, lavant dans le sang son honneur. Ali, arrêté et écroué, est présenté au service de la police judiciaire. Le jour du procès, le 22 septembre 2004, au tribunal d?Alger, il déclare : «Je n?étais plus maître de mes gestes. Tout se brouillait et ma tête me faisait terriblement mal.» Prenant la parole, le représentant du ministère public tente de relever les contradictions dans les déclarations de l?accusé, en insistant sur le rapport de l?expertise médicale qui ne fait mention, d?aucune maladie mentale ou autre. A la fin de son intervention, le procureur de la République requiert la peine capitale contre l?accusé. Dans sa plaidoirie, la défense reviendra longuement sur les moments difficiles qu?a traversés l?accusé. Lors des délibérations, le tribunal, tout en tenant compte des circonstances atténuantes, la cour condamne Ali à vingt années de réclusion criminelle.