Objectif n Rétablir le cessez-le-feu en Syrie, qui a replongé dans la guerre après huit semaines de trêve, c'est le souhait affiché par président Barack Obama. Par ailleurs, en visite en Allemagne, le président américain devait en outre confirmer, ce lundi matin, l'envoi en Syrie de militaires américains supplémentaires, dont le nombre pourra atteindre 250. «Le Président a autorisé une série de mesures pour renforcer le soutien à nos partenaires dans la région, notamment les forces de sécurité irakiennes, ainsi que les forces locales syriennes qui luttent contre l'ISIL» (acronyme anglais de l'Etat islamique, a indiqué un haut responsable américain sous couvert de l'anonymat. M. Obama estime cependant que la solution du problème syrien passe par la négociation. «Ce serait une erreur» de la part des Etats-Unis, du Royaume-Uni ou de toute alliance de pays occidentaux «d'envoyer des troupes au sol et de renverser le régime de Assad», a-t-il répété ce week-end. Les violences ont en effet repris hier, dimanche, et au moins 26 civils ont été tués dans des bombardements du régime et des rebelles à Alep, la grande ville du nord de la Syrie, meurtrie par des violences pour la troisième journée consécutive. Depuis vendredi déjà, au moins 63 civils ont été tués dans l'ancienne capitale économique syrienne, qui vit de nouveau au rythme des raids aériens et des tirs d'obus, après des semaines d'un calme relatif lié à la trêve lancée à l'initiative des Etats-Unis et la Russie et entrée en vigueur le 27 février. Hier, des obus tirés par les insurgés contre les zones gouvernementales ont tué 10 civils, dont une femme et deux enfants, a indiqué une ONG, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Les forces loyales au président Bachar al-Assad ont répliqué par des raids aériens sur les zones tenues par les rebelles. Face à ce délitement de la trêve, M. Obama a appelé à «rétablir» le cessez-le-feu et indiqué s'être entretenu dernièrement à ce sujet avec son homologue russe Vladimir Poutine. «J'ai parlé avec le président Poutine au début de la semaine dernière, pour tenter de garantir que nous pourrons rétablir un cessez-le-feu», a déclaré M. Obama à Hanovre. Un porte-parole de l'Union européenne a pressé les Etats-Unis et la Russie «d'exercer toute leur influence pour mettre fin aux violations» de la trêve. «Nous pouvons faire pression, internationalement, sur toutes les parties en présence (...) pour qu'elles s'assoient à une table et tentent de négocier une transition», a estimé M. Obama, citant la Russie et l'Iran -principaux soutiens du président Assad- ainsi que l'opposition modérée syrienne. Cependant, les tractations diplomatiques sont dans l'impasse. A Genève, les discussions de paix indirectes entre les parties sous l'égide de l'ONU doivent théoriquement se poursuivre jusqu'à mercredi, mais aucun progrès n'est à attendre puisque le HCN a suspendu sa participation «formelle». La Syrie est déchirée depuis 2011 par une guerre qui a fait plus de 270 000 morts et poussé au moins la moitié de la population à quitter son foyer.