Evocation n Beaucoup de monde était réuni, hier, à la librairie Chaïb Dzaïer pour assister à l'hommage que l'Anep a rendu à Nouredine Naït Mazi. L'homme à la stature incomparable que nombre de personnes peuvent lui envier, vouait un attachement indéfectible à sa patrie, l'Algérie. Sa dimension de droiture et de loyauté n'ont aucun secret pour qui a travaillé avec lui ou côtoyé. C'est ainsi que, tour à tour, des hommes de la presse ont décrit celui qui a été à la barre du journal El Moudjahid jusqu'à être identifié avec le quotidien national. A ce sujet, le Président-directeur général de l'ANEP, Djamel Kaâouane, a considéré que «Nait Mazi incarnait le professionnalisme». «Nait Mazi a géré le journal El Moudjahid dans des moments difficiles et se caractérisait par sa discrétion, mais aussi et surtout par son esprit chevaleresque», a-t-il ajouté. Sous «ses airs bourru, peu bavard, intransigeant», il avait le sens de «l'humour et beaucoup d'honnêteté», diront les intervenants d'une seule et même voix. Intègre, il a su défendre ses journalistes contre vents et marées «jusqu'à devenir le grand frère à qui l'on demandait conseil...». Les qualités de «ce grand homme», notamment «l'humilité, la modestie et la discrétion» allaient jusqu'à devenir des défauts, selon les participants : «Un homme charismatique qui n'a pas été épargné par des incidents de parcours liés au système. On l'appelait certes par son prénom mais on n'osait jamais, pour quelques-uns, le tutoyer». Le charisme de Naït Mazi sera évoqué tout au long de cet hommage. Professionnel, Nouredine Naït Mazi, outre une gestion rigoureuse de son quotidien, «a réussi à concrétiser le meilleur des services de documention, jusqu'à commander de l'étranger des ouvrages traitant diverses thématiques de l'information ou littéraires». Les différents interlocuteurs ont mis en exergue «la force de caractère» de Naït Mazi qui lui a permis de parler d'égal à égal avec les plus endurcis du système. Il a été l'un des pères fondateurs de la presse algérienne après l'Indépendance. Après avoir occupé le poste de rédacteur au quotidien Le Peuple. En 1967, il est appelé à diriger El-Moudjahid en tant que rédacteur en chef jusqu'en 1971, date à laquelle il est nommé par décret présidentiel directeur général. Une décennie plus tard Nouredine Naït Mazi devient conseiller au cabinet du ministre de l'Information. En 1983, il est rappelé à la tête d'El-Moudjahid pour devenir ensuite directeur général de l'Entreprise nationale de presse El-Moudjahid. Durant trois années il remplit la fonction de consultant en communication au cabinet du Conseil de la nation. A partir de 2001, il se retire totalement du circuit de la presse et de l'information.