Rencontre n Abderrahmane Khelifa a présenté, hier, à la librairie Chaib Dzair, son livre «Béjaïa, capitale des lumières», paru aux éditions Gaia. Lors de cette rencontre, Abderrahmane Khelifa, historien archéologue, auteur d'une dizaine de livres au minimum portant sur l'histoire de l'Algérie et ses acteurs, à l'exemple de Massinissa, a déclaré, à propos de son livre, que celui-ci est «le premier d'une série d'autres livres qui s'intéressent sur l'histoire et le patrimoine de l'Algérie». Celui qui s'assigne comme principale mission de «faire connaître l'histoire de l'Algérie», regrette que «les Algériens, pour certains, sont complexés, ils pensent ne pas avoir d'histoire». «C'est faux. Et d'où le but de mes livres, entre autres, «Béjaïa, capitale des lumières». Je veux démontrer que l'Algérie, notre pays auquel je suis fier d'appartenir, a une tradition historique, un long passé mémoriel. Notre histoire remonte à des millions d'années», a-t-il dit. Et d'ajouter : «Nos villes sont chargées d'histoire, toutes ont des références à la préhistoire. Nous avons un substrat historique riche et important qui apparaît même dans notre vie quotidienne.» Abderrahmane Khelifa a insisté sur le fait que «nous avons notre histoire», tout en regrettant que «les Algériens ont très peu de connaissance sur leur passé», qu'ils continuent d'ignorer leur histoire. S'exprimant sur la ville de Béjaïa, Abderrahmane Khelifa dira que c'était «une ville splendide», «une ville d'art et de culture», «une ville urbaine». Il a, ensuite, fait remarquer que Béjaïa était «un carrefour culturel du Maghreb médiéval», puisqu'elle a abrité de grands penseurs de l'époque du Moyen-âge (tel Ibn Kheldoun) et qu'elle a été longuement considérée comme une destination phare d'échanges intellectuels sur les deux rives de la Méditerranée. Il a, en outre, évoqué, le savoir et le savoir-faire de cette ville millénaire et mis l'accent sur la nécessité de la sauvegarde de ce patrimoine matériel et immatériel en vue d'assurer sa transmission aux générations futures, impliquant ainsi le but du livre «Béjaïa» qui se veut un prétexte pour «évoquer le dynamisme économique» de la cité des Hammadites et son épanouissement culturel. Ancien élève de l'Ecole normale supérieure, titulaire d'un doctorat en histoire et archéologie, Abderrahmane Khelifa, qui a insisté sur «la démarche que le citoyen intellectuel doit emprunter pour lutter contre l'oubli et la déchéance de la mémoire», a fait de nombreuses fouilles, essentiellement sur les sites médiévaux, comme Tlemcen, la Qal'a des Béni Hammad, Honaïne… Il a occupé de nombreuses fonctions dans les structures du patrimoine du ministère de la Culture. Il a enseigné à l'Ecole supérieure des Beaux-Arts et à l'Ecole polytechnique d'architecture et d'urbanisme en post-graduation. Auteur de nombreux articles scientifiques et d'ouvrages collectifs, il a également aidé, en tant que conseiller historique, à la réalisation de nombreux films documentaires (Qal'a des Béni Hammad, Massinissa, Jugurtha, Syphax, Juba II, Tidis, Timgad).