On ne badine pas cette année avec la triche. Entre autres mesures, la ministre de l'Education a été jusqu'à menacer de «poursuites judiciaires» les candidats qui seraient tentés de frauder. En outre, toute tentative de fraude expose son auteur à l'exclusion pour une durée de cinq années, s'il s'agit d'un candidat scolarisé, et de dix années, s'il s'agit d'un candidat indépendant. La session de cette année se passera-t-elle sans incident ? La ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit qui intervenait ce mercredi matin, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale a, en préambule, souligné que les sujets sur lesquels auront à disserter les lycéens ont, tous, été élaborés sur la base des programmes enseignés, en tenant compte du «niveau moyen d'une classe». Pour prévenir le phénomène de fraude durant les compositions, «qui est en train de prendre une dimension importante depuis l'introduction de la 3G», la ministre a assuré que les élèves y prenant part seront tenus de laisser leur portable hors des salles d'examen. Cette mesure concerne non seulement les élèves, mais aussi les encadreurs (enseignants, surveillants et agents). Il est aussi, particulièrement question, d'outiller les centres d'examens d'équipements de brouillage. «Une série de mesures rigoureuses a été arrêtée, de concert avec les services de sécurité et le ministère de la Poste et des TIC, pour contrer toute tentative de fraude aux épreuves du baccalauréat», a-t-elle réaffirmé. «Nous n'avons par privilégié une méthode par rapport à une autre. Nous usons de tous les moyens à notre disposition dans ce sens quoi que la sensibilisation reste fondamentale. La société dans toute sa composante est totalement d'accord sur fait que le mérite soit au cœur de nos résultats. L'honnêteté est une qualité», a-t-elle ajouté. D'un ton ferme, la ministre menace les candidats qui seraient tentés de tricher, de «poursuites judiciaires». Aussi, toute tentative de fraude expose son auteur à l'exclusion pour une durée de cinq années s'il s'agit d'un candidat scolarisé et de dix années s'il s'agit d'un candidat libre. Dans le même contexte, le chef de cabinet du ministère de l'Education nationale, Abdelwahab Guellil a précisé, hier mardi dans une déclaration à l'APS, qu'il est également question d'équiper les centres d'examen de moyens permettant de détecter tout dispositif électronique servant à entrer en contact avec l'extérieur. S'agissant de la possibilité de couper le réseau de téléphonie mobile durant les épreuves, le même responsable a déclaré qu'il n'a pas été possible de parvenir à un accord dans ce sens car la question relève, a-t-il dit de libertés individuelles. Cependant, toutes ces mesures annoncées suffiront-elles à, du moins faire reculer et de ce fait dissuader les candidats ? Quoi qu'il en soit, 456 cas de fraude à l'examen du baccalauréat 2015 ont été enregistrés. Des photos illustrant les différentes méthodes utilisées foisonnent sur les réseaux sociaux. Des oreillettes quasi-invisibles, des téléphones dissimulés dans des endroits imprévisibles... Tous les moyens sont bons. La ministre avait été même témoin d'un cas de fraude. Dès le premier jour du bac, le parquet d'Alger avait ordonné l'ouverture d'une enquête préliminaire à la suite de cas de fraude via le réseau social Facebook. Un quart d'heure après le début de certaines épreuves, des candidats ayant introduit frauduleusement des smartphones ont mis en ligne les sujets en demandant de l'aide.