Constat n Les raisons de la mendicité en Algérie sont multiples, et aujourd'hui ce phénomène fait partie du décor de toutes les grandes villes. Le phénomène de la mendicité prend de l'ampleur duraant le mois sacré de ramadan, sur les places publiques, dans les mosquées, les marchés et magasins, faisant de cette activité un «business» très lucratif pour ceux qui s'y adonnent. Durant ce mois, ces mendiants, beaucoup plus nombreux que d'habitude, squattent les entrées des mosquées et particulièrement durant lesprières surérogatoires (tarawih), alorsqu'ils se limitaient à longueur d'année à la prière de vendredi. La plupart des fidèles abordés sont étonnés de voir ces mendiants envahir les mêmes mosquées au quotidien. Dans beaucoup de cas, la mendicité estdevenue une activité rentable, gérée par des réseaux organisés. Plusieurs commerçants qui traitent au quotidien avec des mendiants qui viennent échanger leurs pièces de monnaie contre des billets, disent que ces derniers collectent d'importantes sommes d'argent, notamment à la fin du mois sacrée après zakat el-fitr. La mendicité qui était auparavant l'ultimerecours pour les nécessiteux, est désormais un moyen de gain facile et de duperie, ce qui exige la conjugaison des efforts de tous les acteurs et des actions concrètes allant de la prise de conscience à la prise de mesures coercitives contre les auteurs de cet acte répréhensible par la loi et la morale. Certains vont jusqu'à utiliser des enfants et des nourrissons pour apitoyer les jeûneurs, s'accordent à dire des citoyens approchés par l'APS. Pour pouvoir réaliser de grandes recettes, ces professionnels de la mendicité, qui ne manquent pas de subterfuges, répètent à longueur de journée des expressions apprises par cœur pour attendrir les passants. Ces mendiants, qui se contentaient auparavant des mosquées, des marchés et des cimetières, ont trouvé mieux en abordant les conducteurs de véhicules surles routes à grande circulation. Les ressortissants africains et syriens ont, eux aussi, investi les routes et passent des heures à faire la manche, non conscients des risques auxquels ils s'exposent et font exposer leurs enfants. Parmi les regrettables aspects de la mendicité,l'exploitation des enfants et des nourrissons pour exercer une sorte de «chantage affectif», a indiqué un fidèle rencontré devant la mosquée Bachir El-Ibrahimi(Baraki). Face à la gravité de cet acte, des sociologues avaient souligné, lors d'une rencontre organisée récemment sur le travail des enfants, que la mendicité s'était transformée ces dernières années «en unvéritable moyen d'exploitation de cettecatégorie, d'où la nécessité de l'endiguer».