Leitmotiv n La nécessité d'adapter les formations ouvertes dans le secteur aux besoins de l'économie a souvent été «le slogan» de la tutelle ces derniers temps. Mohamed Mebarki, ministre de la Formation et de l'Enseignement professionnels, qui intervenait ce mercredi matin sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, a estimé à ce propos que son département «entretient des liens permanents avec les entreprises pour définir avec elles les formations spécifiques à développer afin de répondre au plus près à leurs besoins en personnels qualifiés». Parmi les filières pour lesquelles le secteur de la formation professionnelle offre ses services, le ministre a cité celles de l'agriculture, de l'industrie et du tourisme, des domaines prioritaires retenus par le gouvernement au titre de sa nouvelle politique économique. Faisant mention de la création récente de centres de formation d'excellence, le ministre a précisé qu'il s'agit d'établissements créés en collaboration avec des entreprises leaders dans leur domaine d'activité, à l'exemple de l'énergie et de l'électricité, avec l'entreprise Schneider, des technologies du numérique avec Algérie Télécom ou bien encore des activités agroalimentaires avec le mi-nistère de l'Agriculture. Décidés en janvier 2016 par les ministères de l'Agriculture et de la Formation professionnelle dans le cadre d'une convention conjointe, ces centres d'excellence aux métiers de l'agriculture et de l'agroalimentaire seront des «établissements de référence offrant des formations adaptées aux exigences des jeunes et aux besoins de l'environnement économique selon des standards internationaux». M. Mebarki a indiqué, d'autre part, que son ministère s'est attaché, depuis quelque temps déjà, à développer un système de télé-centres mobiles de formation, dans les Hauts-Plateaux, formant des stagiaires dans les domaines du numérique, de l'informatique et d'autres filières. En chiffres, Mohamed Mebarki a rappelé que quelque 240 000 diplômés, toutes spécialités confondues, sortent, annuellement, des centres de formation, ajoutant que plus de 75 000 jeunes suivent, actuellement, des stages pour être versés dans le secteur du bâtiment et 25 000 autres dans celui des travaux publics. «Cependant, ce n'est pas tous les élèves formés dans les centres qui acceptent finalement de s'intégrer dans ces domaines d'activité, dont celui de l'agriculture, en particulier, en raison des conditions de travail pénibles qu'ils proposent», a-t-il déploré. Sur les 700 000 élèves qui se sont inscrits dans les divers centres de formation au début de l'année 2016, seuls 4% parmi eux, indique le ministre, ont choisi la filière agriculture. En effet, le secteur de l'agriculture est en butte aujourd'hui à un sérieux problème de rareté de la main-d'œuvre. De nombreux agriculteurs éprouvent des difficultés à trouver une main-d'œuvre suffisante pendant les campagnes agricoles. Une «pénurie» de main-d'œuvre agricole présentée comme étant un «problème crucial, un frein important à la production», par de nombreux observateurs. Une situation qui résulte de la conjugaison des effets de nombreux facteurs, notamment la faible rémunération du travail agricole, la pénibilité et l'absence de formation, ainsi que le désintéressement.