Accusation Le pays traverse une période de déstabilisation, selon les autorités qui accusent le Burkinabé d?être derrière ce coup. «Les services de sécurité et de renseignement de la Mauritanie ont réussi à mettre en échec un vaste plan de déstabilisation et de sabotage» pour «la destruction de la présidence, des états-majors, des centres de communication, de l'aéroport et des centrales électriques» en vue de «la prise du pouvoir», a déclaré le ministre mauritanien de l'Intérieur, Mohamed Ghali Ould Chérif Ahmed. Les autorités mauritaniennes ont saisi des armes devant servir à l'exécution de ce plan et arrêté plusieurs personnes. Parmi elles, figurent, selon le ministre, le capitaine Abderahmane Ould Mini, cerveau présumé d'un putsch en juin 2003. Le ministre de l?Intérieur a accusé, par ailleurs, le conseiller spécial du président burkinabé Blaise Compaoré, Moustapha Limam Chafi, d'avoir «préparé et financé ces actes criminels» avec le soutien du régime burkinabé et sur financement de la Libye. Selon lui, un autre responsable de cette tentative de coup d'Etat, le commandant Saleh Ould Hanena, qui est en fuite, mais est activement recherché, et Abderahmane Ould Mini ont pu entrer en territoire mauritanien avec de faux documents maliens sous les noms de Diko Ali et Ould Mini en provenance de Kayes (ouest du Mali) et du Sénégal, a-t-il précisé. S?agissant des armes saisies, le ministre a indiqué qu?«elles ont été cachées dans une maison à Toujounine, dans la banlieue Est de Nouakchott et dans un camion malien transportant des marchandises». «La plupart de ces armes, prêtes à être utilisées, sont de fabrication soviétique», a, pour sa part, précisé le directeur des opérations à l'état-major de l'armée mauritanienne, le colonel Aliyine Ould Mohamed. Lundi dernier, au moins trois autres officiers ont été arrêtés, dont un lieutenant-colonel et un commandant soupçonnés d'avoir des liens avec l'organisation «Les cavaliers du changement», mouvement armé créé à l'étranger en septembre 2003 par les putschistes du 8 juin 2003. Il est à rappeler qu?au moins quatre officiers de l'armée mauritanienne ont été arrêtés et neuf autres avaient pris la fuite hors Mauritanie après l'échec de ce putsch contre le régime du président Maâouya Ould Taya, qui avait fait 15 morts et 69 blessés, selon un bilan officiel.