Résumé de la 2e partie n Mériem est apostrophée par le moralisateur de l'immeuble qui lui tient des propos à la limite de la menace. Quelques jours plus tard, Mériem avait ramené chez elle un maçon en prévision de travaux qu'elle comptait entreprendre pour modifier sa cuisine. Le voisin, et gardien de la moralité de l'immeuble, l'avait vue entrer dans l'immeuble avec l'inconnu et se dit que sa patience avait fini par payer. De son côté, Mériem était certaine que son voisin l'avait vue en compagnie du maçon aussi décida-t-elle de ne pas fermer la porte de son appartement pour ôter à son «espion» toute supputation déplacée. Elle n'avait besoin en tout et pour tout, selon ses estimations, que d'un quart d'heure pour expliquer au maçon les modifications qu'elle voulait faire subir à sa cuisine et obtenir de lui les renseignements concernant la quantité de ciment, de sable de briques et de faïence qu'elle se devait d'acheter. L'autre, le gardien de la morale immobilière, s'arrêta devant la porte de l'appartement de la jeune femme et s'aperçut qu'elle était entrouverte. Il avait peut-être dû se dire qu'elle était si pressée de se retrouver en tête à tête avec son amant qu'elle avait oublié de fermer la porte ! Convaincu qu'il allait surprendre sa voisine en flagrant délit, il entra dans l'appartement la hache, le couteau et le sabre bien en évidence, prêt à frapper pour sauver l'honneur de l'immeuble. Mais quelle ne fut sa surprise lorsqu'il trouva l'homme en train de mesurer avec un décamètre la distance entre deux murs de la cuisine et sa voisine en train de noter sur un calepin les chiffres que lui donnait la calculatrice. Cette fois-ci, c'en était trop. Mériem finit de noter ce que le maçon lui avait demandé d'acheter et elle se rendit au poste de police pour déposer plainte contre son voisin. Celui-ci était si certain d'avoir raison, bien qu'il ait violé le domicile de sa voisine, qu'il accompagna celle-ci au poste de police après s'être débarrassé de son arsenal de guerre bien sûr. Cette affaire a été traitée par le tribunal d'El Harrach. Pour se défendre, le voisin avait accusé la jeune femme d'avoir transformé son appartement en lieu de débauche et de prostitution. Sommé par le procureur de la République de donner des preuves de ses accusations, il en fut incapable. Il est finalement condamné à un an de prison avec sursis pour violation de domicile.