Communication - Le sélectionneur national, Rabah Madjer, a parlé de la situation de l'équipe d'Algérie, de sa mission et de ses objectifs à la tête des Verts. A la question sur le parcours de l'Algérie et son élimination prématurée de la course à la Coupe du monde-2018, l'homme à la talonnade estime que «c'est un accident de parcours. L'Algérie s'est éliminée lors du premier match face au Cameroun (1-1 à Blida, 9 octobre 2016). Malheureusement, on n'a pas su faire preuve de sagesse, et conserver une stabilité à la tête de l'équipe. On a viré le Serbe Rajevac après un match nul... Vous imaginez ? Et derrière, on a eu des sélectionneurs qui ont fait pire (Leekens, Alcaraz...). Le point d'orgue a été la défaite à domicile face à la Zambie à Constantine (0-1, le 5 septembre). Cela faisait 10 ans qu'on n'avait pas perdu à la maison. Avant cela, Leekens avait échoué au Nigeria (3-1). Cela a perturbé les joueurs.» Faisant son constat, l'ancienne star du FC Porto dira : «J'estime que c'est un mal qui doit nous faire du bien pour l'avenir. Nous avons de très bons joueurs, il faut reconstruire l'équipe nationale sur des bases très solides. Mon rôle va être de leur redonner confiance, parce que je suis persuadé que ce sont de bons garçons. Il faut une communication de proximité pour essayer de relancer la machine.» Le vainqueur de la coupe d'Europe des clubs champions en 1987 (ancienne version de l'actuelle UEFA Champions League) a aussi abordé l'aspect relationnel avec ses joueurs. «J'ai toujours eu de bons rapports avec ces joueurs. Je les connais, je me suis déjà déplacé en Angleterre pour voir Mahrez et Slimani. Au Portugal aussi, où j'ai vu Yacine Brahimi à Porto, dans mon ancien club. Il y a toujours eu un respect entre nous et de l'amitié. C'est aussi vrai pour les joueurs du championnat local qui ont été longtemps marginalisés. On doit les respecter aussi. C'est mon rôle de redonner de la confiance à tout le monde. On doit être une famille. J'espère que cela va nous permettre de bien travailler ensemble», a-t-il souhaité. Répondant aux critiques de certains au sujet de son absence des terrains comme entraîneur pendant plus d'une décennie, ce qui pourrait constituer un handicap pour lui et la sélection, Madjer précisera : «Je n'ai jamais quitté le football mondial. Je suis resté dans cet univers. En 2002, quand j'ai quitté le poste de sélectionneur d'Algérie, je suis devenu l'un des pionniers du consulting sportif sur BeIN Sports au Qatar. Je l'ai toujours suivi des plateaux et des studios, et tous les championnats. Croyez-moi, on voit du foot et on apprend des choses. C'est une école formidable. En somme, j'ai quitté les terrains, mais j'ai investi un autre terrain où l'on apprend beaucoup. Et puis, pour répondre aux critiques à ce sujet-là, j'ai toute une carrière derrière moi, et le talent ne s'oublie jamais.» Au sujet de la probable diminution de sa part du nombre de joueurs binationaux qui constituent la grande majorité chez les Verts, le premier responsable de l'EN rejette cette idée. «Certes, j'ai toujours défendu le joueur local mais je ne suis là pour faire la révolution et tout changer. Ce serait une énorme bêtise. Maintenant, je gère une équipe nationale, je ne peux pas créer des catégories, c'est un ensemble unique et indivisible. Après, pour redonner un intérêt à nos joueurs du cru, et aussi pour faire de la détection, une fois par mois, je ferai un stage de préparation avec les joueurs du championnat d'Algérie. Cela nous permettra de les faire travailler tactiquement, pour se remettre à niveau par rapport à une formation en partie défaillante», a-t-il conclu.