Belligérants La guerre des clans bat son plein. Demain jeudi, les choses risquent de se corser davantage aux Pins-Maritimes. Heure de vérité au FLN ? Le parti majoritaire au Parlement, pris dans les tenailles des tiraillements, ressemble, depuis le début de l?été, à une maison de verre. On reprend les mêmes et on recommence. Ce jeudi, au Palais des expositions des Pins-Maritimes, deux organisations estudiantines pro-Bouteflika, l?Unae et l?Aren en l?occurrence, organiseront une manifestation à laquelle les sept mouhafadhas de la wilaya d?Alger vont répondre par un rassemblement tout aussi similaire avec la possibilité de «recourir à tous les moyens pour faire entendre leurs voix». Les deux parties espèrent, chacune de son côté, étaler ses atouts et cartes maîtresses sur la table et prendre, à elles seules, une grande partie de l?échiquier politique national reléguant les autres activités partisanes à d?insignifiants non-événements. Autant dire que les «deux» FLN vont, sur place, s?adonner à un véritable bras de fer avec, en filigrane, une échéance électorale qui se dessine à l?horizon et nécessitant pour les deux un redéploiement stratégique où tous les coups sont permis. Sur ce registre-là, le coordinateur des mouhafadhas, Ahmed Boumahdi, a lancé hier mardi, lors d?une conférence de presse, la menace de «recourir même à la violence s?il le faut pour contrecarrer les velléités de l?autre camp». «ça sera pire qu?à Oran», a-t-il martelé, faisant allusion au conclave tenu jeudi dernier au complexe Les Andalouses, et au cours duquel le clan présidentiel a voulu, après les querelles survenues quelques jours plus tôt, à la salle Ibn Khaldoun, pesé de tous son poids pour tenter d?invalider le 8e congrès du parti. A Alger, tout comme à Oran, les «hommes du président» ont voulu apposer leur empreinte, mais n?ont pu trouver un écho favorable sur place auprès d?une base qui, actuellement, ne sait pas sur quel pied danser. Pour les pro-Benflis, la cause est entendue. C?est Abdelkader Hadjar, Amar Tou et Abed et Saïd Barkat, entre autres, qui sont cloués au pilori. Tout porte à croire, dès lors, que le dénouement de la crise intra-muros est renvoyée aux calendes grecques même si l?armée par l?entremise du général Mohamed Lamari compte diligenter, dans l?objectif d?assainir le paysage démocratique, une enquête d?envergure pour démasquer les auteurs des graves dérives intervenues depuis deux mois à l?encontre de quelques mouhafadhas du FLN, annonçant, du coup, le début de la «guerre froide» entre frères ennemis. Demain, les deux parties amorceront un virage décisif et crucial. Au moins, une chose est sûre : le FLN ne sera plus jamais comme avant.