Procédure Le parlement israélien doit se prononcer ce soir sur le plan de Sharon, lors d'un vote historique devant mettre fin à 37 ans d'occupation. Selon le dernier état des lieux établi ce mardi par les médias israéliens, le plan de désengagement de M. Sharon devrait rallier 66 députés sur les 120 que compte la Chambre, contre 50, dont 17 députés du Likoud, la propre formation du Premier ministre, trois députés étant encore hésitants et un autre absent. Trois des ténors du Likoud, dont l'ancien Premier ministre Benjamin Netanyahu, rival affiché de M. Sharon, tentent toujours de convaincre le Premier ministre de soumettre son plan à un référendum, pour préserver l'unité du parti et du pays, une option à laquelle M. Sharon, pour l'heure, se refuse énergiquement, ont rapporté les médias. Le débat ouvert lundi après-midi par M. Sharon à la Knesset, dans un climat passionnel et sous haute sécurité, a été suspendu à minuit, alors que près de la moitié des députés de la Chambre s'était exprimée. Il doit reprendre ce mardi en fin de matinée pour s'achever dans la soirée par un vote vers 20h 00 (18h 00 GMT). Les partisans des 250 000 colons des territoires palestiniens, qui se sont juré de faire échec au plan de M. Sharon, devaient converger dans la matinée vers la Knesset pour manifester contre l'évacuation prévue d'ici septembre 2005 de la bande de Gaza et de ses colonies ainsi que celle de 4 colonies isolées du nord de la Cisjordanie. Deux anciens grands rabbins d'Israël, Mordechai Eliahou et Avraham Shapira, opposés à l'abandon de parcelles d'Eretz Israël (la Terre d'Israël dans ses frontières bibliques, incluant les territoires de Cisjordanie et Gaza), doivent participer à une prière collective dans le cadre de cette manifestation. La présence de dignitaires religieux de ce rang dans des manifestations de rue de ce type est sans précédent. Le rabbin Shapira a récemment causé un scandale en appelant ouvertement les militaires fidèles à la religion juive à désobéir aux ordres d'évacuer les colons par la force. La police israélienne et les services de sécurité ont renforcé, dans le contexte du vote de la Chambre, la sécurité rapprochée de M. Sharon, menacé de mort par les ultras, et la sécurité aux abords de la Knesset. Le chef de l'opposition travailliste Shimon Peres, dont la formation soutient à fond le plan de M. Sharon, a dû prendre la parole lundi soir devant un rassemblement de l'opposition de gauche en faveur du plan, près de la Knesset, «derrière une vitre blindée», rapporte le Yédiot Aharonot. 65% des Israéliens soutiennent le plan de désengagement de M. Sharon contre 26%, selon un sondage publié ce mardi par le Yédiot Aharonot. A gauche, une écrasante majorité (93%) soutient le plan contre 5% qui s'y opposent. A droite, le plan rallie seulement 38% des sondés contre 51%. Le sondage a été réalisé par l'institut Dahaf sur un échantillon de 502 personnes, représentatif de la population adulte d'Israël.