Sources Le ramadan est devenu, depuis quelques années, une occasion propice pour mettre en valeur l?aspect culinaire de notre identité culturelle. Un patrimoine qui se voit renaître chaque année à l?arrivée du mois du jeûne. De l?avis de certains sociologues, à la suite des bouleversements socioéconomiques et de l?appauvrissement subi pendant plus d?un siècle d?occupation étrangère, la population algérienne, conséquence de déracinement, était, à la veille de l?indépendance, presque indifférente à l?égard de la cuisine ancestrale et ne préparait qu?un nombre restreint de plats simples. Aujourd?hui, c?est un véritable déclic, les plats les plus prisés en cette période sortent directement des faitouts de terre de nos aïeux. En grande partie, ces plats dérivent, pour rappel, des recettes emportées par les réfugies espagnols, musulmans et juifs, chassés de la péninsule ibérique. Mais la cuisine algérienne s?est, parallèlement, enrichie à l?époque ottomane de recettes turco-persanes et méditerranéennes. Qu?ils soient du terroir ou le résultat d?un apport étranger, ces plats ont donné naissance à une cuisine typique, qui varie d?une région à une autre. Par ailleurs, nombreux sont les plats qui sont, essentiellement, prisés et tiennent, toujours, le haut du pavé. Ces plats doivent, en fait, leur secret au doigté de la ménagère pour en faire de très bons mets à l?image du lham lahlou. Un plat délectable où les gourmets apprécieront la viande de mouton mêlée aux pruneaux dans une sauce douce d?où s?échappe un parfum de cannelle et de fleur d?oranger. On citera par la même occasion la dolma, ce plat, dit-on, d?origine turque et qui renferme des ingrédients de base : des légumes variés farcis de viande, fortement aromatisée, aux épices, ce qui donne une particularité à ce succulent plat. Faut-il oublier le bourek ? Cette éternelle pâte feuilletée qui achalande les étagères, notamment des marchands ambulants pendant ce mois. Cette pâte enveloppant une farce de viande mélangée d?oignon et d??ufs frits et roulée en forme de cigare est indispensable pour mieux savourer la chorba. Parmi les plats traditionnel souvent préparés pendant ce mois, il y a lekbab. Ce plat concocté par les Algériennes serait, selon certains écrits, une copie déformée du chiche-kebab turc. Ce sont les morceaux de viande coupés en dés et percés successivement avec de l?oignon, de la tomate et du piment vert. Alors que le kbab à l?algérienne est préparé à base de poulet, à la pièce ronde d?agneau avec du persil relevé au jaune d??uf, le tout mélangé, soigneusement avec des lamelles de pomme de terre frite.