Dégâts Des mois de travaux inutiles et des millions de centimes engloutis. Telle est l?amère réalité des travaux de confortement réalisés dans certains quartiers d?Alger. Ce constat est amplement perceptible au 5, rue Larbadji où 12 familles ont assisté impuissantes au déluge qui s?infiltrait par la terrasse de l?immeuble de quatre étages. La terrasse en question avait pourtant fait l?objet de travaux entrant dans le cadre d?un projet de travaux de confortement que devait subir cet immeuble, à la suite du séisme du 21 mai 2003. «Des travaux bâclés», affirme Boualem Hasnaoui, habitant au troisième étage en se référant aux méthodes archaïques que l?entrepreneur avait adoptées pour procéder aux travaux de confortement. «Des outils de fortune, un personnel non qualifié et un travail qui a duré plus d?une année pour transformer notre toit en passoire», ajoutera-t-il. Ainsi, la terrasse de l?immeuble, qui nécessite un soin plus particulier, a vu ses travaux expédiés sans que les normes de construction soient respectées. Une chape de trois centimètres seulement de béton a été coulée alors qu?il en fallait plus pour assurer une meilleure étanchéité. Le résultat ne s?est pas fait attendre : des trombes d?eau passaient de partout fragilisant encore plus un immeuble datant de plusieurs années. Cette catastrophe n?est pas la première puisque d?autres ont été enregistrées à travers la zone touchée par le séisme. Des entrepreneurs sans scrupules font passer le profit avant le travail consciencieux. Utilisant des outils archaïques et des matériaux de constructions inadaptés pour ce genre de travaux, ils causent des dégâts qui s?ajoutent à ceux occasionnés par le séisme. Le marbre qui ornait jadis les escaliers a été mis en pièces, la rampe d?escalier ne tient qu?à un bout et la poussière de ciment qui couvre les maisons menace la santé des habitants qui l?inhalent en permanence, dira M. Hasnaoui. Il ajoute : «Les travaux menés depuis novembre 2003 durent toujours pour transformer notre immeuble en passoire.» Furieux comme ses colocataires, il le sera davantage quand il sera ballotté d?un bureau à l?autre de l?administration sans que son problème trouve une issue. Le cas des habitants du 5, rue Larbadji n?est pas isolé malheureusement et d?autres familles vivent au rythme des conditions météorologiques faute d?une réelle prise en charge qui les mettrait enfin à l?abri.