Exception Certaines familles, même si elles sont aisées, ne jugent pas nécessaire d?acheter des habits neufs. L?Aïd pour eux est une fête conviviale pour les enfants. Le premier jour de l?Aïd, Karim, 32 ans, s?habille de pied en cap en blanc : un qamis et une âraqiya. C?est une tenue spéciale Aïd. Il va ensuite, juste après la prière de l?Aïd, souhaiter bonne fête à ses amis, à commencer par ceux du quartier. Pourtant, ce jeune homme aux yeux noisette adore les jeans, les baskets qu?il porte souvent, et la moto. D?ailleurs, il en a une avec laquelle il sillonne sa commune sans arrêt. «C?est sacré pour moi, cette fête signifie le pardon et la générosité», confie le jeune homme fièrement. Issu d?une famille aisée et riche, Karim indique que tous ses frères sont aujourd?hui adultes. «Aucun d?entre nous n?achète des vêtements neufs, ce n?est pas l?argent qui manque, mais parce que seuls les enfants ont droit à cela.» Notre interlocuteur ne travaille pas, c?est un chômeur, même si son père possède une pâtisserie. «Je ne manque de rien ! Pourquoi travailler alors que l?argent existe ?», s?interroge-t-il. Karim souligne que tous ses copains et ses «potes» n?achètent pas de vêtements neufs, considérant que cela est permis seulement aux enfants. «Pour nous, ce sont les retrouvailles chaleureuses familiales, le pardon, la paix et la tolérance. D?ailleurs, je me vois très mal sortir comme un gosse bien vêtu.» Sa mère se contente d?acheter quelques gâteaux chez le patissier du coin. «Ma famille va rendre visite à quelques parents. C?est tout !»