Fidélité Comme l?exige la tradition, Assia a pris ses quatre enfants pour leur acheter les vêtements de l?Aïd. Accompagnée de sa mère, Radia, 16 ans, fait le tour des boutiques pour acheter ses vêtements de l?Aïd. «Je veux une jupe en jean, longue et pas dans ce genre», rétorque-t-elle à sa mère. Celle-ci, au coin du magasin, lui montre deux modèles de jupe : l?une courte en jean et l?autre courte aussi, mais en velours. Ses trois frères plus jeunes qu?elle regardent, perdus, les nombreux vêtements colorés pour enfants suspendus dans cette grande surface. «Regarde maman, je veux un pantalon para, je le veux comme celui-là.» L?enfant tire sa mère par la veste : «Regarde, regarde, un pull rouge avec capuche comme celui-là.» Le premier geste de la mère est de regarder le prix. Cela semble être un réflexe. Enseignante de langue arabe dans un lycée d?Alger, Assia est âgée d?une quarantaine d?années. Aujourd?hui, elle a profité de son après-midi libre pour acheter les habits de fête à ses quatre enfants. «Pour nous, nos enfants doivent fêter l?Aïd. Mon mari est un fonctionnaire. Nous économisons durant toute l?année, il est impératif que nos enfants aient des habits neufs. C?est cela l?Aïd», affirme-t-elle. «Moi aussi, je me permets de nouvelles choses. Pour moi, l?Aïd est pour tout le monde. Il faut se faire belle, porter du neuf et préparer de bons gâteaux.» La dernière semaine, Assia la passe à préparer, chaque soir, juste après le f?tour, les gâteaux : ghribia, maqroute et hrissa sont ses préférés comme chaque année. «Certes, ce sont des dépenses énormes qui suivent la rentrée scolaire. Mais nous essayons de faire le maximum pour satisfaire nos enfants et se satisfaire aussi. Certes, ce n?est pas facile, car tout est cher et inabordable, mais nous essayons d?acheter un bonheur selon nos moyens», confie encore la jeune mère.