Démarche «Les Etats-Unis, phare de la liberté, devraient aider le gouvernement démocratiquement élu de Laurent Gbagbo en demandant aux soldats français de retourner dans leurs casernes et en cherchant à obtenir un report de la résolution des Nations unies.» C?est ce qu?a déclaré Laurent Kokora, envoyé spécial du Président ivoirien à Washington. Il a indiqué qu'il avait aussi cherché à obtenir le soutien du Congrès américain. Selon lui, le président sud-africain Thabo Mbeki, chargé d'une mission de conciliation dans le conflit intérieur ivoirien, devrait disposer de plus de temps pour forger un accord entre les deux parties en présence. Mercredi dernier, le vote du Conseil de sécurité des Nations unies sur une résolution française prévoyant l'imposition conditionnelle de sanctions à la Côte d'Ivoire a été reporté à lundi prochain à la requête du groupe africain de l'ONU. Il y aurait une unanimité au Conseil sur le contenu du projet français de résolution, selon l'ambassadeur américain John Danforth, qui préside le Conseil. De son côté, le représentant du secrétaire général de l'ONU pour l'Afrique de l'Ouest, Ahmedou Ould Abdallah, a dénoncé les responsables qui «causent des dommages incalculables» à toute la région, dans un communiqué. Il craint «le débordement potentiel de la crise dans les pays voisins avec de nouveaux mouvements transfrontaliers de combattants, d'armes légères et de mercenaires». Demain, le président de la commission de l'Union africaine (UA), Alpha Oumar Konaré, le commissaire de la paix et sécurité de l'UA et l'envoyé spécial de l'UA en Côte d'Ivoire se rendront au sommet de l'UA sur la crise en Côte d'Ivoire, à Abuja au Nigeria. Ce soir, le président Thabo Mbeki va rencontrer le président burkinabé Blaise Compaoré à Pretoria, a annoncé le porte-parole du président Mbeki. Il est utile de rappeler que le gouvernement ivoirien a toujours accusé le Burkina Faso d'être de connivence avec l'ex-rébellion ivoirienne qui occupe le nord de la Côte d'Ivoire depuis une tentative de coup d'Etat manquée contre le président Laurent Gbagbo en septembre 2002. Depuis une dizaine de jours, la situation s'est dégradée en Côte d'Ivoire à la suite de raids, le 6 novembre, de l'aviation ivoirienne sur une position française (9 morts, 38 blessés), suscitant une riposte de la France, qui a provoqué depuis de violentes manifestations antifrançaises. Lors de ces dernières 48 heures, il y a eu «37 exactions graves dont 3 à 4 viols avérés de femmes» contre les étrangers, a déclaré la représentante des Français en Côte d'Ivoire. Des Français sont portés disparus, alors que 770 Occidentaux doivent être rapatriés. On déplore, cependant, la mort de 62 Ivoiriens.