Troubles Malgré la rencontre de Charm El-Cheikh et l?annonce des prochaines élections prévues le 30 janvier, la situation en Irak reste très tendue et la violence s?accroît. La conférence internationale de Charm El-Cheikh sur l'avenir politique de l'Irak a été sanctionnée, hier mardi, par l'adoption d'une déclaration finale appelant toutes les parties à contribuer au retour de la stabilité dans ce pays et à la consécration de sa souveraineté, de son autonomie politique, de son intégrité territoriale et de son droit de décider librement de son avenir. La déclaration a également appelé le gouvernement irakien provisoire à tenir une réunion, dans les plus brefs délais et avant les élections générales, avec les représentants des partis politiques et de la société civile pour une «réconciliation nationale». Toutefois, les intervenants ont condamné toutes les opérations terroristes en Irak exhortant toutes les parties à éviter le recours à la force et le gouvernement irakien à lutter contre le «terrorisme». Les Etats présents ont aussi manifesté leur soutien indéfectible au prochain scrutin. Mais les élections annoncent de nouvelles tensions puisque les partis et mouvements sunnites en Irak les boycottent déjà, estimant qu?elles ne feront que «perpétuer l'occupation du pays». Hier un membre de la Garde nationale irakienne affecté à la surveillance d'un bureau électoral a été assassiné à Kirkouk. Le 18 novembre, le groupe islamiste Ansar Al-Sunna, lié au réseau terroriste Al-Qaîda, avait menacé sur son site Internet d'attaquer les candidats aux élections et les bureaux de vote. Le même jour, des assaillants ont attaqué et incendié à Mossoul des dépôts où étaient stockés des formulaires d'inscription aux élections. Le 6 novembre, un partisan du grand dignitaire chiite l'ayatollah Ali Sistani, partisan des élections, a été tué à Kerbala. Pourtant, les 200 «entités politiques» irakiennes se préparent au scrutin. Loin des discours et des résolutions, la violence en Irak perdure. En effet, près de 5 000 soldats américains, britanniques et irakiens ont lancé, mardi, une série de raids au sud de Bagdad. Pour l?armée américaine, qui prévoit le renforcement de ses forces dans la région, il est impératif de «prendre en tenaille les rebelles qui cherchent à fuir la zone». La stabilité et la paix boitent. La violence gagne du terrain et des centaines de civils meurent tous les jours, les prises d?otages continuent. Un employé travaillant avec les forces américaines a été enlevé mardi soir à Kirkouk. Les rapts et la mort de civils et d?enfants sont signalés au quotidien.