Ayant déposé des chèques, les responsables de certains titres remettent en cause le prétexte commercial. Pour les éditeurs de journaux qui ont été empêchés de parution ce lundi «pour non-paiement de leurs créances», l?argument commercial avancé par les imprimés d?Etat pour justifier leur décision ne tient pas la route. Dans une déclaration à notre confrère El Watan, Farid Alilat, directeur de publication de Liberté a affirmé : «Nous avons déposé un chèque d?environ 5 milliards de centimes auprès de la SIA.» Malgré cela, Liberté n?a pas été tiré ce lundi. Pour sa part, Ahmed Fattani, directeur de L?Expression a déclaré, ce lundi matin, sur les ondes de la Chaîne III qu?il a demandé à la SIA un délai de 72 heures au maximum pour pouvoir payer les dettes du journal. En vain. «J?ai eu ce dimanche une entrevue avec le directeur de la SIA au cours de laquelle je lui ai demandé de m?accorder 48 ou 72 heures pour régler le problème. Seulement, ma proposition a été catégoriquement rejetée par mon interlocuteur», a-t-il notamment déclaré. Cela dit, le directeur de la SIA, M. Mechat, a un tout autre avis sur la question. Selon lui, le litige qui oppose son entreprise aux journaux suspendus est d?ordre purement commercial. «Ce qu?il faut savoir, c?est que nous sommes confrontés à un épineux problème : celui de l?approvisionnement en papier. Pour l?avoir, il faut faire des commandes et payer à l?avance. Chose que nous ne pouvons faire sans le recouvrement de notre argent auprès des journaux. A plusieurs reprises, nous avons demandé à ces titres de payer leurs dettes, mais sans résultat», a fait savoir M. Mechat sur les ondes de la Chaîne III. Avant d?ajouter : «On a déjà appliqué cette procédure d?interdiction de parution à l?encontre de certains titres qui n?ont pas daigné s?acquitter de leurs dettes, à l?image de La Presse Initiatives.»