Explications Le ministre britannique de la Défense accepte de «payer le prix» pour la mort de David Kelly, mais refuse apparemment de «porter le chapeau» seul. Le ministre britannique de la Défense Geoff Hoon a confié à ses collègues qu'il acceptait de «payer le prix» pour la mort de David Kelly, cet expert à la source d'un reportage de la BBC affirmant que la menace irakienne avait été «gonflée» par le gouvernement Blair, a rapporté hier le Sunday Telegraph. Selon le journal, M. Hoon a téléphoné à ses collègues pour leur dire qu'il s'attendait à ce que cette affaire, à l'origine d'une crise politique majeure pour le Premier ministre Tony Blair, l'oblige à «se sacrifier». L'enquête du juge Hutton sur la mort de l'expert en armement a révélé cette semaine que Geoff Hoon avait décidé en personne que David Kelly devait s'exprimer publiquement devant une commission parlementaire. Accusé d'avoir voulu faire passer son intérêt politique avant le bien-être de David Kelly, M. Hoon a indiqué à ses proches qu'il pensait que ses jours étaient comptés en tant que membre du cabinet Blair, rapporte le Sunday Telegraph. «Il nous a dit qu'il va payer le prix», a confié l'un de ses proches collègues au journal. Mais M. Hoon estime que ses décisions prises en relation avec l'affaire Kelly étaient les bonnes et qu'elles relevaient de son devoir, rapporte la presse britannique ce matin, alors que s'ouvre la deuxième semaine d'audiences de l'enquête Hutton. Geoff Hoon «restera toujours loyal au Premier ministre (Tony Blair) - cela va sans dire - mais suggérer qu'il a dû admettre avoir mal agi afin de reste loyal à M. Blair est ridicule», écrit le Times citant des amis du ministre. La garde rapprochée de Tony Blair, dont son controversé directeur de la communication Alastair Campbell, doit être entendue à partir d?aujourd?hui et jusqu?à jeudi dans le cadre de la deuxième semaine d'audiences de l'enquête Hutton. Selon le Guardian lundi, «il est entendu que le directeur de la communication du 10 (Downing Street) admettra qu'il avait approuvé la stratégie de l'identification (de David Kelly) mais seulement après que cela avait été proposé par le ministère de M. Hoon». Apparemment, le Downing Street tente de se laver les mains de toute responsabilité quant à la façon dont David Kelly a été traité, trouvant en Geoff Hoon un bouc émissaire. Le ministre de la Défense «défendra vigoureusement» ses décisions, ont affirmé ses alliés cités par le Guardian.