Comme le serwel des femmes, le serwel traditionnel des hommes a subsisté, notamment dans les campagnes. ll a même eu du succès en Europe, il y a quelques années, sous le nom de «pantalon arabe» et de «pantalon loubia». Cette dernière appellation vient de l'expression algéroise serwal loubia, littéralement «pantalon-haricot», par moquerie des gens de la campagne qui portaient ce genre de vêtement. lI est fait d'une seule pièce, avec des ouvertures pour les jambes et un entrejambe très ample, qui descend bas et qui va et vient quand on marche. Le serwal loubia est pourvu d'une ceinture cousue, de poches et même d'une braguette et comporte souvent des motifs décoratifs sur la jambe. ll est toujours ample, jamais ajusté comme les pantalons modernes, le principe est de ne pas mettre en évidence les formes du corps. Les Kabyles donnent le nom de tastawt à ce type de pantalon. Le pantalon des Touareg, l'akerbei, qui a été aussi à la mode à une certaine époque, lui ressemble, mais il est plus simple : sans poche ni braguette ni broderie. Autrefois le port du pantalon devenait obligatoire pour les hommes à partir de la puberté. Avant, les enfants portaient des tuniques, gandouras et djellabas. Porter le serwal faisait, en quelque sorte, entrer l'enfant dans le monde des hommes, lui donnant les attributs de la virilité. Cet habit a une forte charge symbolique : ne pas en porter ou, pire, perdre son pantalon, est un signe de déshonneur, voire de perte de la virilité. L'une des insultes les plus graves est de menacer quelqu'un de «lui faire baisser le pantalon», h'ebbet' esserwal.