Résumé de la 5e partie Ils vécurent tous les trois heureux dans leur nouvelle et grande maison. Le lendemain, en rentrant de la forêt où il était allé chasser, Aubépin prétexta une grande fatigue. Il s'allongea et demanda à sa s?ur de s'asseoir près de lui, de façon à pouvoir mettre la tête sur ses genoux. La jeune fille, confiante, s'approcha. Aussitôt aux oreilles d'Aubépin parvinrent les bruits de la sarabande que les serpents exécutaient dans le ventre de sa s?ur. Il en resta stupéfait et, au bout d'un instant, alla trouver sa femme. ? Je ne l'aurais jamais cru, dit-il. Sa femme fit mine d'être très attristée : ? Que deviendrons-nous quand les villageois s'en apercevront ? Tu ne pourras plus sortir sur la place. ? Que faire ? demanda Aubépin. ? Il faut se débarrasser d'elle. ? Jamais ! s'écria-t-il. C'est elle qui m'a sauvé des bêtes féroces, elle qui m'a élevé, soigné, nourri jusqu'à ce que je devienne un homme. Sans elle je ne t'aurais jamais épousée. ? Alors c'est nous qui devons partir. ? Où irions-nous ? ? Il y a pourtant un moyen très simple, dit-elle perfidement. ? Lequel ? ? Tu vas partir avec elle dans la forêt et l'y abandonner. Quelqu'un, c'est sûr, la recueillera. Le lendemain, Aubépin réveilla sa femme et sa s?ur de bonne heure et leur dit qu'ils allaient couper du bois dans la forêt, pour leur provision d'hiver, pendant toute la journée. Il prit les haches, les cordes, les cognées, un maillet, une calebasse et, suivi de sa chienne qu'il tenait en laisse, se dirigea vers les bois. A peine arrivés, il s'installa dans un endroit avec sa femme et en indiqua un autre à sa s?ur un peu plus loin : ? Tu vas couper dans ce fourré, lui dit-il. Dès que nous aurons fini de ce côté, je t'appellerai et nous retournerons au village. La jeune fille resta tout le jour à débiter du bois dans son coin. Au loin elle entendait les jappements de la chienne d'Aubépin et les coups de sa cognée contre les troncs d'arbres. Le soleil bientôt se coucha, mais Aubépin frappait toujours. «Mon frère et sa femme veulent faire en un jour la provision de tout l'hiver», pensa la jeune fille. Puis la nuit commença à tomber et elle se mit à appeler : «Aubépin ! Aubépin !», mais le fourré était trop dense et Aubépin n'entendait pas. (à suivre...)