Paradoxe Bien qu?ils reconnaissent la difficulté de la tenue du scrutin, les responsables américains ne veulent pas entendre parler de leur report. Le dossier irakien se révèle de plus en plus compliqué à gérer pour la Maison-Blanche qui a admis mercredi que les élections irakiennes ne seront pas parfaites, mais qu'elles auront lieu à la date prévue. «Je crois que nous reconnaissons tous que ces élections ne seront pas parfaites», a indiqué le porte-parole de la présidence américaine Scott McClellan lors d'un point de presse. Il faisait écho à des déclarations similaires de responsables irakiens. Le ministre des Affaires étrangères, Hoshyar Zebari, a déclaré mercredi que «les élections ne seront pas exemplaires, ni organisées à 100%. Il y aura des problèmes, mais nous pouvons les tenir parce que la majorité du peuple irakien le veut». Le Premier ministre irakien Iyad Allaoui lui-même avait admis mardi que le scrutin ne pourrait pas se tenir dans les régions où la guérilla est particulièrement active. L'administration Bush ne remet pas pour autant en question de la date du 30 janvier. Mais elle a en même temps concédé que «les responsables militaires US ont dit qu'il y a quatre des dix-huit provinces où il y a encore des problèmes et où ceux restés loyaux au régime de Saddam continuent de commettre des actions violentes contre des civils innocents et contre les forces de la coalition». Pour l'instant, l'administration Bush n?a aucune intention de reporter les élections dans les régions les plus touchées par la violence. Des responsables de l'administration américaine s'exprimant sous le couvert de l'anonymat ont affirmé qu'il «est important que nous ne donnions rien aux insurgés qu'ils pourraient présenter comme une victoire». Ils ont indiqué que les divergences entre chiites et sunnites étaient exagérées et que «le processus électoral allait aboutir à un gouvernement généralement représentatif du peuple irakien». Ces responsables ont confirmé le reste du calendrier électoral irakien avec un vote sur la Constitution en octobre 2005 et des nouvelles élections parlementaires en décembre. Par ailleurs, le président américain George W. Bush ne regrette «absolument» pas d'avoir envahi l'Irak, même s'il n'y a pas trouvé d'Armes de destruction massive (ADM), a-t-il affirmé mercredi dans une interview à la chaîne de télévision ABC. Sur le terrain et après presque deux ans de quête infructueuse, les Etats-Unis ont cessé de rechercher activement des Armes de destruction massive (ADM) en Irak, sans toutefois en conclure que la guerre en Irak a perdu sa principale justification. Le porte-parole de la Maison-Blanche, Scott McClellan a déclaré mercredi que le groupe des inspecteurs américains en Irak, l'ISG (Iraq Survey Group), avait pratiquement cessé ses recherches en Irak, et que le rapport publié en octobre concluant à l'absence d'ADM en Irak ne sera pas substantiellement modifié.