Les élections sont prévues le 16 janvier et la Commission électorale a affirmé à plusieurs reprises qu'il lui fallait 90 jours pour préparer ce scrutin décisif pour l'avenir du pays. Le Parlement irakien a échoué hier à trouver un accord sur une nouvelle loi électorale, rendant problématique la tenue d'élections générales à la mi-janvier, étape cruciale au moment où les forces américaines s'apprêtent à se retirer. «Face à l'impossibilité d'aboutir à un compromis sur Kirkuk, j'ai transmis la loi électorale au Conseil politique de sécurité nationale pour qu'il prenne une décision d'ici dimanche. S'il y arrive, le Parlement se réunira lundi pour voter la nouvelle loi», a affirmé à la presse son président Iyad al-Samarraï. Le Conseil politique, organe consultatif, rassemble le Conseil présidentiel, le Premier ministre, les deux vice-Premiers ministres et les chefs des principales formations politiques du pays. Les élections sont prévues le 16 janvier et la Commission électorale a affirmé à plusieurs reprises qu'il lui fallait 90 jours pour préparer ce scrutin décisif pour l'avenir du pays. «Les groupes politiques ne sont pas arrivés à un accord sur la question de Kirkuk et cette question est devenue encore plus compliquée malgré les négociations et les médiations», a ajouté M.Samarraï. Les Kurdes exigent d'être majoritaires dans cette province de 900.000 habitants riche en pétrole, qu'ils veulent annexer à leur région autonome, alors que les Arabes et Turcomans accusent ces derniers de s'installer en masse dans cette province pour modifier l'équilibre démographique en leur faveur. «Je fais porter la responsabilité (de cet échec) aux députés qui ne cessent d'afficher leurs points de vue devant les médias», a ajouté M.Samarraï estimant que cette attitude contribuait à faire monter la tension. «Tout ceci a conduit (...) à l'impossibilité d'arriver à un accord et il n'y a plus moyen de négocier dans le cadre du Parlement», a-t-il encore dit. La question de Kirkuk avait déjà conduit au report des élections provinciales dans ce gouvernorat en janvier 2009. Plusieurs députés ont exprimé leur mécontentement devant l'échec d'hier. «Le Parlement démontre son incapacité à légiférer et, en transmettant le dossier au Conseil politique, la présidence a planté le dernier clou au cercueil du Parlement», a affirmé aux journalistes Haïdar al-Abadi, député du Dawa, proche du Premier ministre Nouri Al-Maliki. «C'est une honte d'avoir envoyé le texte au Conseil politique car c'est à nous de légiférer et la question devait se résoudre au Parlement», a assuré pour sa part le sunnite indépendant Hatchem al-Hassani. Le président Barack Obama avait appelé mardi au vote rapide de la loi électorale par le Parlement irakien pour que les élections législatives puissent se tenir en janvier comme prévu, après avoir reçu le Premier ministre Nouri Al-Maliki à la Maison Blanche. «Lors des derniers mois, nous avons assisté à un renforcement de l'engagement à une pratique politique démocratique en Irak», avait-il affirmé. M.Maliki se trouve à Washington pour assister à une conférence destinée à attirer des investissements américains dans son pays. L'envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU en Irak Ad Melkert a souligné pour sa part hier dans un communiqué, avant la décision du Parlement, que «le temps devient critique et tout report dans l'adoption de la loi risque d'affecter la crédibilité du processus électoral».